mercredi 27 juillet 2016

Juillet: Princes ou Rois. Ça ne devrait pas être compliqué. Chevaliers acceptés!

Avec un thème pareil, le conte de fées est tout indiqué, mais dans une version revisitée. Pour cela, j'ai choisi Poison de Sarah Pinborough, premier tome de la trilogie des Contes des Royaumes, paru en 2013 en version originale, en 2014 chez Bragelonne pour la traduction française.


Rappelez-vous l'innocente et belle princesse, la méchante reine impardonnable, le valeureux prince, la pomme empoisonnée et le baiser d'amour sincère...
... et à présent, ouvrez ce livre et plongez dans la véritable histoire de Blanche-Neige, telle qu'elle n'a jamais été révélée...
Blanche-Neige, le conte de fées revisité: cruel, savoureux, et tout en séduction.

*****

Beaucoup de critiques ont été écrites sur ce livre dont pas mal sont assez négatives, notamment quant au manque d'originalité de l'histoire. Les lecteurs ont en général préféré les tomes suivants.
Je trouve ces critiques assez dures, il est quand même évident qu'on ne peut pas faire du tout neuf en reprenant un classique. Il y aura toujours une belle princesse, une méchante reine, un chasseur, des nains et un prince dans Blanche-Neige. Ou alors ce n'est plus Blanche-Neige.
Les éléments nouveaux de cette version, ce sont les personnages secondaires qui ont été bien développés, en particulier la reine. La première moitié du roman se déroule même selon son point de vue. On y apprend les raisons de sa tristesse et son amertume, qui la rendent si méchante. Un peu façon Once Upon a Time, même si les causes ne sont pas les mêmes.
On en sait également plus sur le chasseur, qui est quasiment anecdotique dans les versions classiques.
Blanche-Neige est presque reléguée au second plan.
Des personnages d'autres contes font des apparitions ça et là, petits clins d’œil sympathiques.
J'ai trouvé cette version plutôt agréable et la fin assez inattendue. Je lirai sans doute les autres tomes. Un seul regret: Blanche-Neige a beau être forte et courageuse, elle est toujours désespérément naïve. Quant au prince: charmant ou pas? Je vous laisse la surprise.

dimanche 10 juillet 2016

Juin: Sorciers, Magiciens ou Enchanteurs. Oui, même Merlin s'il vous fait rêver :)

Pour ce mois-ci, j'étais obligée de faire honneur à mon fils, prénommé Merlin. J'ai donc choisi L'Enchanteur de René Barjavel, paru en 1984 (une excellente année :) ). Je ne connaissais pas ce roman (un de ses derniers), je l'ai trouvé par hasard en brocante et je me suis dit qu'il était tout indiqué pour ce challenge. Il y a eu de nombreuses éditions et donc de nombreuses couvertures, voici ma préférée.


*****

Pas de résumé, le sujet étant évident: les légendes de la Table Ronde. La nouveauté ici est le point de vue: on suit les aventures des chevaliers par les yeux de Merlin.
Merlin, fils d'une vierge et du diable, de qui il tient ses puissants pouvoirs d'enchanteurs, est chargé par le dieu unique de retrouver le Graal pour remettre de l'ordre dans le monde. Il va donc tâcher de trouver puis d'entraîner et de guider, plusieurs chevaliers sur la piste du Graal. Nous allons suivre Arthur, puis Perceval, Gauvain, Lancelot et enfin Galaad dans ces périlleuses aventures. Car une condition est indispensable pour être digne d'atteindre le vase sacré: être chaste! Chose ô combien difficile. Nombreux sont ceux qui vont échouer pour diverses raisons. Car si Merlin connait tout de la nature, de ses forces et de ses faiblesses, il est en revanche bien impuissant devant les sentiments humains qui sont pour le moins imprévisibles.
Merlin lui-même doit respecter cette condition, sous peine de perdre ses pouvoirs, malgré son amour immense pour Viviane, la dame du Lac. Fée très puissante, elle sera son alliée dans cette quête. Elle est la seule à le voir sous sa véritable apparence, une jeune homme d'une beauté extraordinaire. Le temps n'a pas d'emprise sur lui et tant mieux, car il lui faudra beaucoup de patience pour parvenir au but.
Si l'histoire reste très proche des légendes originelles, le style n'a, lui, rien à voir avec le français moyenâgeux, et disons-le assez rébarbatif, utilisé habituellement pour raconter les légendes arthuriennes. La plume fluide et l'humour de Barjavel, ainsi que quelques anachronismes savamment dispersés au gré du récit, en font une lecture moderne et agréable.
J'ai passé un excellent moment en compagnie de tous ces personnages fantastiques, et d'autres moins fantastiques mais tout aussi sympathiques, notamment la vieille Bénigne. Mais une question demeure: qu'y a-t-il à l'intérieur du Graal?