jeudi 30 avril 2020

Le "13 heures" réclame le rouge

Très déçue par le précédent livre que j'ai lu de cet auteur, j'étais assez réticente à lire le deuxième acheté en même temps. Et puis à force de le voir traîner sur le comptoir de la cuisine, je me suis dit que c'était trop bête de ne pas essayer. Je me suis donc lancée dans Le "13 heures" réclame le rouge, dixième tome des aventures de Saint-Tin et son ami Lou, écrit par Gordon Zola et paru en 2008 aux éditions du Léopard Masqué.
Plein cap vers la Russie ! Après avoir découvert le secret d'Eulalie Corne, le capitaine Aiglefin, tout frétillant, s'embarque à la recherche du trésor de ses ancêtres avec ses fidèles compagnons : Saint-Tin, Lou, le professeur Margarine, Yin et Yang. Mais le lac Baïkal leur réserve bien des surprises. Le mystérieux pope Corne, vieux moine essoufflé, permettra-t-il à cette drôle d'expédition de comprendre l'étrange nature du trésor ? L'exotisme, l'aventure, l'humour. Autour d'une galerie de personnages truculents comme le capitaine Aiglefin, éclusier à la retraite, le professeur Margarine, éminent cryptozoologue, ou encore les agents secrets Yin et Yang, le grand reporter Saint- Tin et son ami Lou, perroquet volage et sentencieux, vont vivre des histoires rocambolesques à travers le monde !

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Alors autant, je n'ai pas du tout aimé C'est pas sorcier Harry! , du même auteur, autant celui-ci est passé tout seul. Pas besoin d'avoir lu les précédents tomes, notamment Le secret d'Eulalie Corne, pour comprendre l'histoire. Vous l'aviez sans doute deviné, il s'agit une parodie des aventures de Tintin et Milou. L'humour et la prose de l'auteur se prêtent tout à fait à cet univers, Hergé ayant déjà usé lui-même de nombreux calembours.
Je savais à quel style m'attendre donc je n'ai pas été (désagréablement) surprise, au contraire. C'est léger, drôle dans le style absurde et loufoque, ça se lit vite, une lecture parfaite pour se détendre. Le capitaine Aiglefin et le professeur Margarine sont tout à fait à la hauteur de leurs homologues originels. Amateurs.trices de jeux de mots et du célèbre reporter, ce livre est fait pour vous.

mardi 28 avril 2020

La fille des zeppelins

Une nouvelle de Fleur Hana, parue en décembre 2019 en auto-édition, La Fille des zeppelins.
Et si sa vie n'avait été qu'un mensonge ?
Premier bébé a avoir vu le jour dans le ciel, Paige Lewis, 17 ans, a toujours vécu à bord du zeppelin où elle est née.
Grâce à son père, Sir Lewis, la noblesse de l'ancienne Londres a pu échapper à la surpopulation du pays. Coloniser l'espace aérien aurait dû résoudre tous les problèmes des sujets de la reine.
Les habitants des vaisseaux naviguant entre les nuages jouissent de privilèges offrant tout le confort nécessaire à leur existence. C'est en tout cas ce que l'héritière de l'inventeur croyait. Pourtant, la fille des zeppelins rêve d'aventures, à l'image de celles qu'elle dévore dans les romans de la bibliothèque familiale.
Sur Terre, elle ne serait toutefois pas en sécurité : les rebelles, menés par l'ennemi numéro 1 de la couronne, Isaac Downey, font régner le danger et la terreur. Alors, résignée, elle s'éteint d'ennui, étriquée dans une vie trop sage pour elle.
Et si le bien n'est pas si pur, et le mal pas si condamnable ?

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C'est le deuxième livre de cette autrice que je lis. J'avais beaucoup apprécié R.O.S.E. L’embaumeur de Montmartre et c'est avec plaisir que j'ai replongé dans cet univers steampunk.
Même si c'est une nouvelle et que donc on ne peut pas se permettre de longues descriptions, on entre très vite dans l'histoire et on imagine très bien l'ambiance et les décors.
L'idée originale de cette dystopie, les zeppelins, est très intéressante et le secret de leur conception pour le moins inattendu. Malheureusement, les personnages et le déroulement de l'histoire sont assez convenus et j'ai attendu un rebondissement qui n'est finalement pas arrivé.
Néanmoins, c'est une nouvelle très agréable à lire et cette idée aurait mérité, à mon sens, un livre entier pour détailler davantage les personnages et leurs aventures, offrir un récit avec plus de suspense. J'aurais voulu rester plus longtemps dans cet univers.
J'aime beaucoup la plume de Fleur Hana et je lirai probablement un autre de ses romans, maintenant que j'ai découvert qu'il y en avait plein.

mercredi 15 avril 2020

La quiche fatale

Sitôt commencée, sitôt terminée, dévorée La quiche fatale, le premier tome de la série Agatha Raisin enquête de M.C. Beaton, paru en 1992, 2016 (!) pour la traduction française chez Albin Michel.
Sur un coup de tête, Agatha Raisin décide de quitter Londres pour goûter aux délices d'une retraite anticipée dans un paisible village des Costwolds, où elle ne tarde pas à s'ennuyer ferme.

Afficher ses talents de cordon-bleu au concours de cuisine de la paroisse devrait forcément la rendre populaire. Mais à la première bouchée de sa superbe quiche, l'arbitre de la compétition s'effondre et Agatha doit révéler l'amère vérité : elle a acheté la quiche fatale chez un traiteur.
Pour se disculper, une seule solution : mettre la main à la pâte et démasquer elle-même l'assassin.


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La nouvelle Le Noël d'Agatha m'a mise en appétit et j'ai enchaîné directement avec le tome 1 de la série. Et j'en suis ravie.
Agatha Raisin, la cinquantaine, est odieuse et égoïste mais a un rêve d'enfance: aller vivre dans un cottage des Cotswolds. Elle a travaillé d'arrache-pied toute sa vie pour en arriver là et maintenant qu'elle y est, le constat est amer: personne ne connait la renommée Agatha Raisin et pire, tout le monde s'en fiche. Son plan ne marche qu'à moitié quand sa supercherie est dévoilée suite à l'empoisonnement du juge. Maintenant, tout le monde la connait mais pas pour de bonnes raisons.
Si l'enquête conclut à un accident, Agatha n'en est pas convaincue et commence à fourrer son nez partout, ce qui n'est pas du goût des habitants du paisible petit village de Carsely.
Le principe du village tranquille qui cache des secrets, on le connait bien mais ça marche quand même. C'est justement là le point fort du livre: l'ambiance campagne anglaise. C'est délicieux, savoureux, drôle, on s'y croirait. L'insupportable vieille Mrs Boggle, l'odieuse voisine Mrs Barr, l'intempestive manie de toujours parler de la météo pour changer de sujet.
J'adore le personnage d'Agatha, excentrique et casse-pied mais attachante. Il leur en faut de la patience au policier Bill Wong et à la femme du pasteur Mrs Bloxby pour la supporter.
Si la référence à Agatha Christie est évidente, ne vous attendez cependant pas à un polar au suspens haletant. L'enquête est bien menée mais on reste dans une lecture de détente. C'est sympathique, ça se lit vite, on rit et on en redemande.
Certains détails peuvent surprendre, comme l'absence de téléphone portable (on a parfois du mal à se rappeler du monde avant ça), mais le roman date de 1992! Presque 30 ans. Aïe, ça fait mal. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour le traduire? Mystère. Mais ils ont surement pensé que ce serait une bonne idée quand la série télé est sortie... en 2016! Je ne l'ai pas vu et je ne la regarderai probablement pas. Ils n'ont pas pu s'empêcher de mettre une grande blonde pour jouer le rôle principal alors qu'Agatha est décrite comme châtain et trapue. C'est sûrement moins glamour selon leurs critères.
Par contre, je lirai sans aucun doute les prochains tomes. Je vais juste prendre mon mal en patience et attendre la réouverture des bibliothèques pour ne pas exploser mon budget, il y a 29 livres quand même. Le titre du tome 2 me parle particulièrement: Remède de cheval, The vicious vet in English.

lundi 13 avril 2020

Une autre vie

Après avoir adoré le premier roman de S.J. Watson, Avant d'aller dormir, que je vous recommande chaudement, j'étais impatiente de lire son second roman, Une autre vie, paru en 2015 chez Sonatine.
Depuis le meurtre de sa sœur cadette, Kate, à Paris, la vie de Julia a basculé. Ni son mari parfait Hugh, ni son fils Connor - en réalité son neveu, qu'elle adopté - ne parviennent à apaiser son deuil. Résolue à faire la lumière sur ce crime, Julia s'attache aux derniers instants de la morte, à mettre ses pas dans les siens. L'enquête la conduit de Londres en France, où elle découvre que Kate fréquentait assidûment les sites de rencontres en ligne. Dans l'idée d'y trouver des indices sur sa mort, Julia s'y fait passer pour elle. Mais, à l'âge des bilans, des remises en questions et des rêves abandonnés, la jeune femme se prend rapidement au jeu excitant d'une autre vie. Un jeu dangereux...

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J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce roman et à avancer. L'intrigue est longue à se mettre en place, le rythme est lent et émaillé de flash-back, loin d'être tous utiles, ou qui auraient au moins pu être regroupés pour éviter cette multitude de mini retours en arrière intempestifs.
J'ai ensuite été déçue parce que je pensais lire un polar et en fait pas vraiment. L'enquête est rapidement reléguée au second plan pour suivre les pérégrinations de Julia dans le monde des rencontres en ligne.
Alors bon, se connecter sur le compte de sa sœur décédée pour voir s'il n'y aurait pas des messages compromettants qui auraient échappé à la police, admettons. Mais à quel moment c'est une bonne idée de se créer un compte, sur l'un des sites fréquentés par Kate, en mettant une photo où elle lui ressemble vaguement de loin et à contre-jour, en se disant qu'elle va peut-être rencontrer son assassin? Quelle est la probabilité que l'assassin soit précisément sur ce site-là et qu'ils discutent? En supposant, que Kate ait rencontré son agresseur sur internet bien sûr.
Et c'est là que ça dérape. D'un roman qui se veut policier, on bascule dans 50 nuances de Grey. Outre la théorie fumeuse qui veut que derrière chaque femme bien rangée se cache une MILF qui rêve qu'on la tape et qu'on la prenne violemment dans des toilettes sordides, c'est pénible de voir Julia prendre mauvaise décision sur mauvaise décision. Il y a tellement d'indices qui signalent que ça va mal se passer que c'est impossible de ne pas les voir. C'est comme dans les films d'horreur où on passe son temps à se dire "non, ne fais pas ça".
Qu'est-ce que c'est compliqué de revenir à la trame de base avec tout ça, à savoir trouver le meurtrier de Kate. Je suis quand même allée au bout du livre, parce que j'avais vraiment envie de savoir de qui il s'agissait. Sauf que le principal rebondissement de l'histoire, je l'ai vu arriver de très très loin. Et au bout de 530 pages, une fin totalement rocambolesque m'a achevée. Si l'identité de l'assassin est prévisible, ses motivations sont tellement improbables que c'en est ridicule.
Bref, si vous hésitez à lire Une autre vie, passez votre chemin. Lisez plutôt le premier roman de cet auteur, Avant d'aller dormir, si ce n'est pas déjà fait.

dimanche 12 avril 2020

Burn-out

Encore une nouvelle ajoutée récemment dans ma PAL, Burn-out de Stéphane Fatrov, parue en 2015 en auto-édition.
Véronique, une salariée surexploitée et prise pour une imbécile depuis des années par son supérieur, finit par faire un « burn-out » et pète littéralement les plombs sur son lieu de travail.
Étage par étage, et jusqu’au grand patron, elle règle alors ses comptes en tuant et massacrant la plupart de ses responsables et collègues de travail de manière de plus en plus stupéfiante et inventive au fil de sa progression. 
Et les rares qui échapperont au carnage ne s’en sortiront pas indemne pour autant, car même si elle a daigné leur accorder la vie sauve, il faut voir de quelle façon surprenante elle s’est tout de même occupée d’eux... 
Burn-out est une nouvelle noire humoristique.


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J'ai tout d'abord été surprise par le format, je n'avais pas vu que c'était une nouvelle (sans commentaire...). Il s'agit d'une sorte de monologue, l'inspecteur de police chargé de l'enquête appelle le mari de Véronique et lui raconte les exploits de sa femme. Un burn-out, ça peut arriver à tout le monde. Mais quand ça arrive à une ancienne catcheuse pleine d'imagination et que ses supérieurs et ses collègues ont le bon goût d'être de vieux réacs misogynes et bien ça dépote. C'est sûr, il faut apprécier l'humour noir, c'est quand même très spécial. J'ai ri, mais j'ai ri. Ça détend. A lire d'une traite pour ne pas que la mayonnaise retombe.

mardi 7 avril 2020

Le Noël d'Agatha

Sur les 23 livres numériques que j'ai téléchargé (gratuits en ce moment sur le site de la Fnac) (oui j'ai un peu abusé sur la PAL), j'ai décidé de commencer par celui-ci, Le Noël d'Agatha de M.C. Beaton, paru en 2018 chez Albin Michel.

Le pudding était presque parfait...


Lorsqu'Agatha Raisin décide d'organiser le Noël des personnes âgées dans un petit village des Cotswolds, elle ne s'attend pas à ce que la fête tourne au drame. Ni une ni deux, la voilà pourtant avec un cadavre sur les bras, accusée de meurtre ! L'arme du crime ? Le dessert le plus british qui soit : un pudding ! Il faudrait un miracle ou l'intervention du père Noël pour la sortir de ce bourbier. Mais Agatha compte bien pister le vrai coupable...



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Il s'agit d'une nouvelle assez courte (une soixantaine de pages) mettant en scène l'héroïne de la série policière Agatha Raisin. Cela fait plusieurs fois que je vois passer des chroniques sur ces livres sur plusieurs blogs mais je n'en avais encore jamais lu.
Si l'enquête en elle-même n'est pas très subtile (mais c'est une nouvelle), j'ai découvert avec bonheur l'univers de cette quinqua délicieusement odieuse, le charme de la campagne anglaise et "l'amabilité" de ses habitants. J'adore cette ambiance, cet humour inimitable et ce personnage haut en couleurs, assez éloigné des clichés habituels.
A la suite de cette nouvelle, il y a aussi les deux premiers chapitres du premier tome de la série. De quoi me mettre en appétit et me donner envie de m'y mettre (29 tomes, rien que ça!).
Et si, comme moi, vous aimez la campagne anglaise et ses petits secrets, en plus d'Agatha Raisin, je vous suggère deux films que j'ai adoré: Tamara Drew et Keeping mum (Secrets de famille en français). Un régal!

La Tresse

La Tresse de Laetitia Colombani, paru en 2017 chez Grasset.


Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.

Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.

Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.


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Ce roman nous fait découvrir le destin de trois femmes, touchées par l'injustice, de trois manières différentes et qui décident de se battre pour s'en sortir. Le fait qu'elles soient des femmes rajoutent encore des difficultés supplémentaires à leur situation.
Et franchement, à part ça, je ne sais pas quoi vous dire de plus sur ce livre. Ça fait un moment que je l'ai terminé, mais je ne parviens pas à écrire une chronique. Je n'ai pas spécialement accroché aux personnages ni à leur histoire. La plume de l'autrice est agréable, facile à lire. Ce ne fut une lecture ni plaisante, ni déplaisante.