vendredi 23 novembre 2018

Le Baron bleu

Je n'ai pas l'habitude de chroniquer les livres pour enfant mais quand j'ai lu celui que mon fils a emprunté à la bibliothèque, je me suis dit qu'il méritait d'être partagé. Il s'agit de l'album Le Baron bleu, écrit par Gilles Baum et illustré par Thierry Dedieu, paru en 2014 chez Seuil Jeunesse.

Le baron bleu a une drôle de façon de faire la guerre. A bord de son avion, il lance des livres pour repousser l'ennemi!
Le Baron avait peint son avion en bleu azur pour observer discrètement les oiseaux. Mais quand la guerre éclate, il repeint son avion aux couleurs militaires et prend quelques lourds projectiles: encyclopédies, dictionnaires et romans historiques. A chacun de ses assauts, les soldats plongent leur nez dans les livres. Le Baron découvre alors que la force d'un livre réside, non pas dans son poids, mais dans ses pages...

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L'histoire d'un ornithologue enrôlé de force dans l'armée ne m'enchantait guère au départ. Mais c'était sans compter l'idée géniale du baron bleu qui utilise les livres de sa bibliothèque à la place des bombes. Si au départ, il s'agissait de les assommer, le baron se rend compte que les soldats plongés dans leur lecture en oublient de se battre. Il va alors choisir avec soin les livres largués pour que les soldats ouvrent leur esprit et s'ouvrent aux autres. Va-t-il réussir à mettre fin à la guerre?
Les illustrations sont très évocatrices de la première guerre mondiale, même si aucune date ni aucun pays n'est cité. Les dessins sont bien sûr adaptés au jeune public, pas de sang, pas de mort.
Une très belle allégorie pour faire comprendre aux enfants (et à leurs parents) le pouvoir de la lecture, pour ne pas oublier que les mots seront toujours plus forts que les armes. A mettre entre toutes les mains, petites ou grandes.

dimanche 11 novembre 2018

Le cauchemar des Brackford

Un autre service presse de Séma Editions, que je remercie, Le cauchemar des Brackford de Maxence Valmont, paru en juin 2018.

Jusqu'où iriez-vous pour satisfaire vos ambitions?
Patricia Brackford, star du cinéma muet, est quant à elle prête à tout. S'abandonnant aux plus ignobles stratagèmes, elle vivra jusqu'à la folie la pièce écrite par elle.
Mais attention, si l'amour n'est pas toujours éternel, l'exquise vengeance se déguste avec lenteur sur le long terme.
Un thriller sans concessions dans l'univers feutré de la haute bourgeoisie anglaise de 1927.
Une insoutenable plongée dans le cauchemar des Brackford!

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Ah les années folles, quelle ambiance, quelle atmosphère et que de mystères!
Patricia Brackford, délicieux mélange de Greta Garbo et de Cruella, à la fois sublime et odieuse, est prête à tout pour réussir. Malheureusement, le vent nouveau du cinéma parlant ne souffle pas en sa faveur. Pour garder son train de vie malgré ce revers professionnel, elle élabore un plan machiavélique pour se débarrasser de son mari tout en gardant sa fortune. Un meurtre? Trop simple, trop prévisible. Patricia Brackford est bien plus intelligente et audacieuse que cela.
Une époque et une ambiance prenantes, très bien restituées par la plume de l'auteur, on n'a aucun mal à s'imaginer au cœur de ce manoir et de tous ses secrets. On aurait aimé y rester plus longtemps et en voir plus. La magnifique couverture nous donne aussi envie d'y rester, illustrant parfaitement le charme et le mystère de cette période.
On aime et on déteste à la fois cette héroïne cruelle et manipulatrice.
L'intrigue est bien menée, mêlant coups tordus et mystères, même si la fin un peu abrupte m'a laissée perplexe.
Patricia Brackford arrivera-t-elle à ses fins? Réalisera-t-elle ses rêves de gloire grâce à son plan minutieusement mis au point dans les moindres détails?
Pour le savoir, il vous faudra plonger vous aussi dans le cauchemar des Barckford.

http://www.sema-diffusion.com/editions/le-cauchemar-des-brackford/

jeudi 23 août 2018

A l'heure où je succombe

Merci à Séma Editions, une maison d'édition namuroise à un jet de pierre de chez moi, pour mon premier service presse. Il s'agit du roman A l'heure où je succombe de Jean-Pierre Favard, paru en mai 2018.

Ils pensaient passer quelques jours loin du monde et des ennuis, mais ils vont devoir faire face au passé... et à bien plus. Apparitions inquiétantes, disparitions inexpliquées et phénomènes étranges vont les pousser à revoir leur certitudes. Peu à peu, la forêt se referme sur eux, jusqu'à délivrer son terrible secret...
Entre nostalgie et angoisse, un retour aux sources qui s'avère bien plus dangereux qu'il n'y parait.

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Suite aux demandes insistantes de son meilleur ami Thomas et de sa petite amie Valérie, Julien accepte de les emmener dans sa maison de famille dans le Morvan pour se changer les idées en attendant les résultats des examens. Une maison où il n'est plus retourné depuis 10 ans, depuis la disparition de sa sœur Camille. Disparition dont les autres ne sont pas au courant.
Julien ne comptait pas leur révéler cette partie de son passé, mais les événements imprévus et les phénomènes mystérieux qui se passent dans cette maison sombre et isolée vont le pousser aux confidences. Si Thomas et Valérie restent sceptiques face à tout ça, Lou, la petite amie de Thomas, est la seule à le croire et à chercher une explication.
On est plongé directement dans l'ambiance dès les premières pages du roman. Et après, impossible de le lâcher. Le suspense est très prenant.
Les quatre personnages principaux, aux caractères très différents, donnent une dynamique intéressante au récit. L'histoire mêle le passé, le présent et aussi une dimension fantastique.
L'intervention des gendarmes est trop légère à mon goût, l'enquête un peu bâclée mais le livre est très court. Ceci explique sans doute cela.
Jusqu'au dernier moment, j'ai eu peur de ne pas avoir le fin mot de l'histoire (ce que je déteste) mais ce n'est pas le cas. On a toute l'explication.
Adapté au cinéma, ce roman ferait un très bon film d'horreur. Alors gardez au moins une petite veilleuse à proximité le temps de votre lecture.

http://www.sema-diffusion.com/editions/a-lheure-ou-je-succombe/

Valentin tout seul

Trouvé par hasard au détour d'une brocante, je ne connaissais ni le livre, ni l'auteur mais le titre (prénom de mon fils) a piqué ma curiosité. Le résumé a achevé de me convaincre. Voici donc Valentin tout seul de Remo Forlani, paru chez Gallimard en 1995.

Un accouchement dramatique ayant mis sa maman "hors-jeu" pour un long bout de temps, Valentin a été élevé pas un Père-grand peintre célèbre et très marginal et une Mère-grand aussi délicieuse qu'alcoolique. Grâce à quoi il a su lire bien avant tous les autres garçons, mais a fait pipi au lit bien plus longtemps qu'eux.
Retrouvant une maman, hélas un peu dingue, se voyant nanti d'un petit frère et d'une petite sœur africains et de deux petites sœurs vietnamiennes - tous beaucoup plus âgés que lui -, sans oublier une chatte caractérielle et un psy bien encombrant, Valentin va devenir très révolté, un peu pyromane, pas mal fugueur, et affronter les petits et grands problèmes de l'existence à sa manière à lui et nous donner sa vision du monde actuel. Enfant "difficile" mais adorable, il découvrira les charmes (et les affres) de la solitude et aussi de l'amour.

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J'avais peur que ce soit un peu tristounet vu le départ catastrophique de Valentin dans la vie et je n'aime pas trop les histoires larmoyantes du début à la fin. Et pas du tout. Ce petit bonhomme nous raconte sa vie, du haut de ses six ans, avec ses mots à lui et aussi ceux qu'il a entendus des adultes et qu'il n'a pas bien compris, un peu à la façon du petit Nicolas. Mais un petit Nicolas pour adulte quand même.
Et on est chaque fois surpris par ses réactions, tantôt légères, tantôt exagérées, aux aléas plus ou moins grave de la vie. Et questions tuiles, on peut dire que Valentin est servi. Et si ses réactions nous surprennent, c'est avant tout parce c'est un enfant, tout simplement.
J'ai adoré ses grands-parents, si loufoques mais si aimants. J'ai détesté son père, si idiot et égoïste. Et avec une mère aux abonnés absents, un psy on ne peut plus pénible, des copains d'école avec qui il n'est pas en phase et des frères et sœurs débarqués d'un autre continent, Valentin est très entouré mais pas écouté. Il n'est pas difficile mais juste très seul au milieu de tout ce monde. Parce que Valentin ne rentre pas dans le moule du petit garçon standard.
Un récit émouvant et drôle, qui ne peut laisser personne indifférent. Une superbe découverte.

samedi 28 juillet 2018

Ça peut pas rater!

Un livre pour se détendre pendant les vacances? Ça peut pas rater! de Gilles Legardinier, paru en 2014 chez Fleuve Editions.

- J'en ai ras le bol des mecs. J'en ai plus qu'assez de vos sales coups! C'est votre tour de souffrir!
Et là, trempée, titubante, je prends une décision sur laquelle je jure de ne jamais revenir: je ne vais plus rien leur passer. On remet les compteurs à zéro. Je vais me venger de tout. Puisque aucun bonheur ne descendra d'un ciel illusoire, je suis prête à aller chercher le peu qui me revient jusqu'au fond des enfers.
La gentille Marie est morte. C'est la méchante Marie qui est aux commandes. Désormais, je renvoie les ascenseurs. Les chiens de ma chienne sont nés et il y en aura pour tout le monde. La vengeance est un plat qui se mange froid et je suis surgelée. La rage m'étouffe, la haine me consume.

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On peut dire que Marie est tombée sur le roi des blaireaux, le top ten du gros naze, le genre qui non seulement vous traite comme de la merde mais qui, en plus, réussit à vous faire croire que vous en êtes une. Et quand il vous largue comme une vieille chaussette pour un modèle plus récent, ça fait mal. Ça fait très mal. Ajoutez à cela, un patron exécrable et la menace de se retrouver à la rue et vous n'aurez pas de mal à comprendre pourquoi Marie est remontée comme un coucou suisse.
Heureusement, elle a de supers copines, un peu folles, et des collègues adorables, qui, à défaut de vraiment l'aider pour réaliser sa vengeance, vont l'aider à remonter la pente et à faire sortir la vraie Marie de sa carapace.
Comme dans tout roman de Legardinier, il y a un chat, qui ne sert pas à grand chose mais qui nous fait rire et c'est déjà pas mal. Et pour rire, on rit. Je me suis bidonnée. Peut-être pas autant que pour Complètement cramé! mais pas loin.
Un roman léger en apparence mais finalement pas tant que ça. Beaucoup de réflexions intéressantes sur l'amour, l'amitié, les relations hommes-femmes, le monde de l'entreprise. Malgré quelques clichés et une vision un peu trop binaire des choses à mon goût (les femmes sont comme ci, les hommes sont comme ça...), je suis toujours bluffée par la capacité de l'auteur à décrire ce qui se passe dans la tête d'une fille. Ou peut-être n'est-ce pas si différent de ce qui se passe dans la tête d'un garçon.
En tout cas, j'ai beaucoup aimé ce livre et je le recommande, pour les filles, les garçons et les autres. Je vous globiche.

mercredi 6 juin 2018

Miserere

Déniché en brocante, Miserere est le deuxième roman de Jean-Christophe Grangé que je lis, après La Forêt des mânes que j'avais beaucoup aimé (et qui m'avait filé sacrément les jetons). Miserere est paru en 2008 chez Albin Michel.


"Ce sont des enfants.
Ils ont la pureté des diamants les plus parfaits.
Aucune ombre.
Aucune inclusion.
Aucune faille.
Mais leur pureté est celle du mal."

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Le roman commence par le meurtre d'un chef de chorale dans une église arménienne de Paris. Un commandant de la brigade criminelle à la retraite, Lionel Kasdan, est sur place au moment des faits, c'est donc tout naturellement qu'il se lance dans l'enquête sur cet assassinat au sein de sa communauté. Mais si le crime est pour le moins inhabituel, avec une arme introuvable, la victime est, quant à elle, tout a fait ordinaire et sans histoire. En apparence du moins, car en creusant un peu, de sombres secrets resurgissent.
Kasdan croise alors la route d'un autre policier sur la touche, Cédric Volokine, de la brigade de protection des mineurs, en cure de désintoxication, qui a une théorie bien particulière sur les raisons de ce meurtre et l'identité du coupable.
Ce duo improbable va mener sa propre enquête, en marge de l'enquête officielle, faisant jouer leurs contacts et leur intuition. Et ce qu'ils vont trouver est bien pire que ce qu'ils avaient imaginé. Glauque, sordide, faisant écho à leurs propres souvenirs, à leurs secrets bien enfouis, cette investigation va mener les deux flics fracassés par la vie bien au-delà de Paris et bien au-delà de leurs limites.
Parlons d'abord des personnages. Si les deux policiers collent au credo habituel du flic malheureux qui enquête sans autorisation, c'est chacun dans un registre différent. Kasdan, après un passage dans l'armée et une période trouble, a fait une carrière exemplaire et s’ennuie ferme depuis son départ à la retraite et la mort de sa femme. Tout en muscles, un peu bourrin mais droit dans ses bottes. A l'inverse, Volokine est jeune, séduisant, intelligent, doué mais rongé par la drogue, utilisant son métier pour se procurer sa dose. Deux personnages très différents mais complémentaires et intéressants, leurs deux points de vue sont indispensables pour résoudre cette affaire.
L'intrigue ensuite. Complexe, bien menée malgré quelques longueurs au milieu du roman, nous plonge dans le pire de l'espèce humaine. Et ce pire est là, juste sous notre nez, ravivant les blessures passées de Kasdan et Volokine. La trame politique en arrière-plan est très bien documentée. L'ambiance du Paris froid et sombre de fin décembre est palpable, on sentirait presque la bruine et le froid s'infiltrer dans notre dos.
J'ai apprécié ce roman en dépit de quelques détails un peu trop tirés par les cheveux à mon goût et j'ai beaucoup aimé la "pirouette administrative" de la fin. Difficile d'en dire plus sans en dévoiler trop. Un thriller prenant, un livre qu'on n'a pas envie de poser.
Un film en a été tiré, La marque des anges, sorti en 2013. Je ne le regarderai pas, le casting (Gérard Depardieu et Joey Starr) étant pour moi beaucoup trop éloigné des personnages originaux.

vendredi 6 avril 2018

La Chimiste

Ayant beaucoup apprécié la saga Twilight (on a tous été ado un jour) et Les Âmes vagabondes, j'étais curieuse de découvrir le dernier roman de Stephenie Meyer, La Chimiste, paru en 2016 chez JC Lattès.


Elle était l’un des secrets les mieux gardés — et des plus obscurs — d’une agence américaine qui ne portait même pas de nom. Son expertise était exceptionnelle et unique. Et puis, du jour au lendemain, il faut l’éliminer au plus vite...

Après quelques années de clandestinité, son ancien responsable lui propose d’effacer la cible dessinée sur son dos. Dernière mission... ou dernière trahison ?
Alors que sa vie ne tient plus qu’à un fil, un homme que tout devrait éloigner d’elle va bouleverser ses certitudes. Comment survivre à une traque impitoyable quand on n’est plus seule ?

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Les romans d'espionnage, ce n'est vraiment pas dans mes habitudes (je suis une vraie cruche pour ça, dès qu'il y a un agent double, je suis perdue, même au cinéma mon niveau de compréhension pour ce type de film ne va pas plus loin qu'un James Bond) ni dans les habitudes de l'autrice. Et pourtant, dès le départ, j'ai été happé par l'histoire d'Alex, sa vie de femme traquée, essayant d’échapper en permanence aux tueurs lancés à sa poursuite.
J'ai dévoré le premier tiers du roman avec plaisir. Le personnage est très intéressant, l'action est palpitante et tout est très bien documenté, on voit que l'autrice a fait beaucoup de recherches sur la chimie, la médecine, les armes, etc.
Seulement voilà, arrivée là, le récit souffre d'un manque de rythme terrible. J'ai soupiré et bien failli abandonner ma lecture. Pourtant c'est justement là qu'on arrive dans le domaine de prédilection de l'autrice, la romance. Je me suis ennuyée, d'autant plus que je ne voyais pas comment elle allait pouvoir faire repartir l'action. Je n'ai pas du tout apprécié les personnages qui arrivent à ce moment-là. Un espion qui se la pète façon James Bond (et c'est là que je me rends compte que James Bond n'est pas du tout, mais alors pas du tout, crédible comme espion) et un autre d'une mièvrerie insupportable. Difficile d'en dire plus sans dévoiler l'intrigue.
Finalement, l'action repart et on est à nouveau pris dedans, sans pouvoir lâcher le livre. Jusqu'à un autre passage lent et pénible. Cette fois j'ai pris mon mal en patience, sachant que ça allait repartir. Et ça n'a pas loupé, donnant un final plutôt pas mal.
Connaissant l'autrice, je savais qu'on allait forcément avoir de la romance dans cette histoire et on la voit arriver de loin avec ses gros sabots. Mais je ne pensais pas que c'était là qu'elle allait se planter. J'ai été bluffée par les scènes d'action et l'intrigue (bon si vous êtes fan de Robert Ludlum, vous allez sûrement trouver ça un peu léger). J'ai beaucoup apprécié le personnage principal qui est assez inhabituel, bien détaillé et qui vaut le détour. J'ai par contre trouvé les autres franchement sans intérêt, trop lisses, trop prévisibles. C'est peut-être aussi pour ça que je n'ai pas adhéré au côté romance de l'histoire, l'amoureux, appelons-le comme ça, n'avait rien pour me plaire.
En résumé, j'ai apprécié la lecture malgré le rythme inégal du récit, le côté espionnage et action m'a beaucoup plu, le reste nettement moins.

mercredi 14 mars 2018

Bleu Caramel version 2

J'ai enfin pris le temps de lire la 2e version de Bleu Caramel de Laeti Kane et voici mon avis.

Des vacances avec sa meilleure amie? Emilie ne pouvait pas rêver mieux. Mais quand cette dernière lui fait faux bond au dernier moment, Emilie décide de partir quand même. Lors d'un marché nocturne elle percute un beau brun et c'est le coup de foudre, mais il disparaît dans la foule avant qu'elle ait eu le temps de dire quoi que ce soit. Jusqu'à la soirée déguisée de Céline, son amie d'enfance. Le beau brun s'appelle Elias...

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Je ne vais pas revenir sur l'histoire, j'en ai déjà parlé dans ma première chronique et elle n'a pas changé. Je vais me concentrer sur les changements apportés par l'auteure.
Le début a été remanié et réactualisé, il est plus fluide et plus agréable à lire. Malgré quelques détails un peu inutiles à mon sens, il permet de plonger plus vite dans l'univers d'Emilie, son quotidien comme son passé.
Passé qui n'était pas aussi détaillé auparavant, juste évoqué. On en apprend plus sur son enfance, sa famille et cela permet de mieux cerner le personnage, ses attentes et surtout ses angoisses.
Le changement de taille, c'est le passage de la troisième à la première personne. Même si le roman suivait déjà le point de vue d'Emilie, ça apporte plus de peps à l'histoire. Les réflexions du personnage principal sont plus présentes, permettant là aussi de mieux le comprendre. Le récit est plus vivant.
Je me suis prise au jeu une seconde fois et même si je connaissais déjà le dénouement, je l'ai relu avec plaisir. Sophie me fait toujours autant rire, son personnage est tellement décalé par rapport à ce qu'on voit habituellement dans ce genre de livre et j'ai apprécié la petite virée dans la jet set.
En résumé, une chouette romance avec de l'humour et de vrais rebondissements (pas du genre de ceux qu'on voit arriver et qui nous font soupirer 3 chapitres à l'avance). Essai transformé!
Découvrez ici la page facebook de l'autrice.

dimanche 11 mars 2018

Inséparables

Après la lecture de la chronique de l'Odyssée littéraire d'Evy sur Inséparables de Sarah Crossan, paru en 2017 chez Rageot Editeur, j'ai eu très envie de le lire. Et en 3 jours, c'était fait et je ne regrette pas.
Grace et Tippi. Tippi et Grace. Deux sœurs siamoises, deux ados inséparables, entrent au lycée pour la première fois. Comme toujours, elles se soutiennent face à l’intolérance, la peur, la pitié. Et, envers et contre tout, elles vivent ! Mais lorsque Grace tombe amoureuse, son monde vacille. Pourra-t-elle jamais avoir une vie qui n’appartienne qu’à elle ?


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Pour des raisons financières, les jumelles doivent entrer au lycée en première après avoir toujours eu un professeur particulier. On découvre donc leur quotidien et les difficultés auxquelles elles doivent faire face, notamment le regard des autres. Mais aussi toute la dynamique familiale que ne tourne qu'autour d'elles, mettant les autres de côté, malgré elles.
Contre toute attente, la vie au lycée se passe plutôt bien et elles se font rapidement des amis. Et je n'en dirai pas plus, pour ne pas gâcher l'intrigue.
Voilà un sujet bien délicat que celui-ci. Mais admirablement traité par l'auteur, sans tomber dans la sensiblerie ou le voyeurisme. Le choix du point de vue y est pour beaucoup je pense, on suit l'histoire racontée par Grace. Le récit est fluide, agréable, on a vraiment l'impression de lire le journal d'une adolescente lambda. Il y a aussi beaucoup d'humour.
Deux choses m'ont gênée néanmoins. Tout d'abord, l'accumulation d'événements malheureux. Yasmeen et Jon, les amis de Grace et Tipi, ont un passé pour le moins tortueux. Cela donne l'impression que les gens normaux, qui n'ont pas connu de malheurs dans leur vie ne peuvent pas être amis avec elles. Ce qui arrive à Dragon, leur petite sœur, est à mon avis superflu. L'histoire se suffisait à elle-même sans devoir rajouter une "catastrophe" supplémentaire. D'autant que le sujet est à peine évoqué.
Ensuite, le roman est très court, vraiment trop court. J'aurai voulu qu'il dure plus longtemps, pour en apprendre plus sur ces jumelles atypiques, mais aussi sur les autres personnages qui, faute de temps, sont peu développés bien qu'intéressants.
Malgré tout, j'ai beaucoup aimé ce roman.

dimanche 14 janvier 2018

Décembre: on termine avec un bad boy!

Suite et fin du challenge avec un roman que j'ai retrouvé par hasard dans ma liseuse (aucune idée de ce qu'il faisait là, ça devait être une promo), Reborn, Tome 1: Disaster de Rachel Van Dyken, paru en 2013.
Depuis qu’elle a perdu ses parents, morts dans des circonstances tragiques, Kiersten est inconsolable. Lors de sa première année d’études à l’université de Washington, elle rencontre l’irrésistible Wes, mascotte de l’équipe de football de la fac, qui lui redonne goût à la vie. Elle ferait mieux de ne pas tomber amoureuse de lui : l’étudiant le plus séduisant du campus est victime de son succès et mène une vie pour le moins dissolue. Pourtant, il ne rêve que de Kiersten. Mais Wes ne peut laisser libre cours ni à son désir ni à ses sentiments : son cœur n’est plus à prendre, il ne sait même pas combien de temps il continuera de battre.

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Le roman débute de façon hyper classique, une jeune fille arrive en première année de fac et tombe sur LE séducteur du campus avec une liste de conquêtes longue comme le bras, star du football et millionnaire (tant qu'à faire). Seulement ses nouveaux amis la mettent en garde: Wes a été accusé de viol par une étudiante l'année précédente. Nous voilà donc avec notre bad boy.
Enfin du moins en théorie, parce qu'en pratique... on tombe dans tous les clichés habituels: la gentille nunuche qui ne connait rien à la vie (vierge évidemment sinon ça ne marche pas) et le vilain garçon qui ne veut s'attacher à personne mais qui tombe éperdument amoureux de la nunuche et qui décide de changer pour elle. D'ailleurs, ce n'est pas vraiment un bad boy et les accusations de viols sont balayées d'un revers de main.
Tellement de choses m'ont exaspérée dans ce livre. Kiersten ne sert à rien. Elle fait ce qu'on lui dit, que ce soit Wes ou ses amis, aucune initiative, un vrai mouton. Elle ne connait rien sur rien parce que c'est bien connu, quand on vient d'une petite ville, on est un bouseux ignorant.
Wes est le stéréotype parfait du gros macho. Il aime Kiersten pour son innocence, sa pureté (et son corps, hein, faut pas déconner quand même). Il passe son temps à faire de la psychologie de comptoir. Une phrase qui m'a fait bondir, je cite : "Je me fiche de ce que disent les filles, une vierge ne s'embarque pas dans une relation en pensant que c'est juste l'histoire d'une nuit, à moins d'être une garce. Les filles normales s'attendent à l'amour éternel." Mais what the fuck????? On en est encore là aujourd'hui? C'est ça qui fait rêver les filles? Des mecs musclés qui prennent les filles pour des gourdes et pensent savoir mieux qu'elles ce qu'elles veulent? Le fait que ce genre de propos viennent d'UNE auteure (même si c'est un personnage masculin qui parle) à l'intention d'un public essentiellement féminin me désespère d'autant plus. J'attends impatiemment un roman à propos d'une fille qui accumule les aventures et d'un garçon néophyte dans le domaine.
L'histoire n'est absolument pas crédible. En trois jours, ils tombent amoureux, en 2 semaines elle sort de sa dépression alors qu'elle prend des cachets depuis 2 ans et en 3 mois ils se marient! Spoiler alert! (zut, trop tard) On ne sait même pas ce qu'ils étudient à la faculté et ils ne rencontrent jamais d'autre étudiant à part la colocataire de Kiersten et son cousin.
Et tout ça enrobé de bons sentiments, d'un couplet sur dieu qui a une solution pour tout le monde et qui se termine de la façon la plus cucul qui soit. Ce roman porte bien son nom, c'est un désastre. Il m'a rappelé After, en plus mauvais et je n'ai déjà pas aimé After mais au moins on pouvait se distraire avec des scènes de sexe. Ici, n'y comptez pas. A peine un baiser enflammé après un discours de deux pages!
Je me suis forcée à le finir pour le challenge. La seule bonne chose à en tirer, c'est que les profits du roman sont reversés à une association d'aide aux personnes atteintes de cancer.
Mais mission accomplie, je ne présenterai pas ce bad boy à mes parents, tout simplement parce que ça n'en est pas un!
Je vous laisse avec mon bad boy préféré, dont je ne me lasserai jamais et qui a des idées bien plus évoluées sur les femmes malgré son grand âge. ;)