jeudi 23 août 2018

A l'heure où je succombe

Merci à Séma Editions, une maison d'édition namuroise à un jet de pierre de chez moi, pour mon premier service presse. Il s'agit du roman A l'heure où je succombe de Jean-Pierre Favard, paru en mai 2018.

Ils pensaient passer quelques jours loin du monde et des ennuis, mais ils vont devoir faire face au passé... et à bien plus. Apparitions inquiétantes, disparitions inexpliquées et phénomènes étranges vont les pousser à revoir leur certitudes. Peu à peu, la forêt se referme sur eux, jusqu'à délivrer son terrible secret...
Entre nostalgie et angoisse, un retour aux sources qui s'avère bien plus dangereux qu'il n'y parait.

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Suite aux demandes insistantes de son meilleur ami Thomas et de sa petite amie Valérie, Julien accepte de les emmener dans sa maison de famille dans le Morvan pour se changer les idées en attendant les résultats des examens. Une maison où il n'est plus retourné depuis 10 ans, depuis la disparition de sa sœur Camille. Disparition dont les autres ne sont pas au courant.
Julien ne comptait pas leur révéler cette partie de son passé, mais les événements imprévus et les phénomènes mystérieux qui se passent dans cette maison sombre et isolée vont le pousser aux confidences. Si Thomas et Valérie restent sceptiques face à tout ça, Lou, la petite amie de Thomas, est la seule à le croire et à chercher une explication.
On est plongé directement dans l'ambiance dès les premières pages du roman. Et après, impossible de le lâcher. Le suspense est très prenant.
Les quatre personnages principaux, aux caractères très différents, donnent une dynamique intéressante au récit. L'histoire mêle le passé, le présent et aussi une dimension fantastique.
L'intervention des gendarmes est trop légère à mon goût, l'enquête un peu bâclée mais le livre est très court. Ceci explique sans doute cela.
Jusqu'au dernier moment, j'ai eu peur de ne pas avoir le fin mot de l'histoire (ce que je déteste) mais ce n'est pas le cas. On a toute l'explication.
Adapté au cinéma, ce roman ferait un très bon film d'horreur. Alors gardez au moins une petite veilleuse à proximité le temps de votre lecture.

http://www.sema-diffusion.com/editions/a-lheure-ou-je-succombe/

Valentin tout seul

Trouvé par hasard au détour d'une brocante, je ne connaissais ni le livre, ni l'auteur mais le titre (prénom de mon fils) a piqué ma curiosité. Le résumé a achevé de me convaincre. Voici donc Valentin tout seul de Remo Forlani, paru chez Gallimard en 1995.

Un accouchement dramatique ayant mis sa maman "hors-jeu" pour un long bout de temps, Valentin a été élevé pas un Père-grand peintre célèbre et très marginal et une Mère-grand aussi délicieuse qu'alcoolique. Grâce à quoi il a su lire bien avant tous les autres garçons, mais a fait pipi au lit bien plus longtemps qu'eux.
Retrouvant une maman, hélas un peu dingue, se voyant nanti d'un petit frère et d'une petite sœur africains et de deux petites sœurs vietnamiennes - tous beaucoup plus âgés que lui -, sans oublier une chatte caractérielle et un psy bien encombrant, Valentin va devenir très révolté, un peu pyromane, pas mal fugueur, et affronter les petits et grands problèmes de l'existence à sa manière à lui et nous donner sa vision du monde actuel. Enfant "difficile" mais adorable, il découvrira les charmes (et les affres) de la solitude et aussi de l'amour.

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J'avais peur que ce soit un peu tristounet vu le départ catastrophique de Valentin dans la vie et je n'aime pas trop les histoires larmoyantes du début à la fin. Et pas du tout. Ce petit bonhomme nous raconte sa vie, du haut de ses six ans, avec ses mots à lui et aussi ceux qu'il a entendus des adultes et qu'il n'a pas bien compris, un peu à la façon du petit Nicolas. Mais un petit Nicolas pour adulte quand même.
Et on est chaque fois surpris par ses réactions, tantôt légères, tantôt exagérées, aux aléas plus ou moins grave de la vie. Et questions tuiles, on peut dire que Valentin est servi. Et si ses réactions nous surprennent, c'est avant tout parce c'est un enfant, tout simplement.
J'ai adoré ses grands-parents, si loufoques mais si aimants. J'ai détesté son père, si idiot et égoïste. Et avec une mère aux abonnés absents, un psy on ne peut plus pénible, des copains d'école avec qui il n'est pas en phase et des frères et sœurs débarqués d'un autre continent, Valentin est très entouré mais pas écouté. Il n'est pas difficile mais juste très seul au milieu de tout ce monde. Parce que Valentin ne rentre pas dans le moule du petit garçon standard.
Un récit émouvant et drôle, qui ne peut laisser personne indifférent. Une superbe découverte.