Découvrir un roman de Mireille Calmel au détour d'une brocante, c'est toujours une bonne surprise. Même si j'ai été moins enthousiaste en lisant le résumé et en constatant qu'il s'agissait d'une histoire d'amour contemporaine, je n'ai pas hésité. Voici donc La Rivière des âmes, paru en 2008.
Maud, romancière à succès, étouffée sous le poids d'un secret : depuis quelques semaines, elle entend une voix d'homme, dans sa tête.
Dans un hôpital parisien, Vincent, brillant neurologue, tente de comprendre pourquoi il ne peut oublier une inconnue entraperçue dans un grand magasin. A l'autre bout de Paris, la nuit, un homme tue des prostituées rousses, avec une sauvagerie inouïe. Maud, Vincent et le tueur, trois chemins de vie qui convergent inexorablement. Trois destins dont la rencontre a déjà provoqué la passion et le drame, il y a très longtemps, au Moyen Age.
S'ils veulent conjurer ce passé, Maud et Vincent devront affronter leurs peurs, se battre contre leurs démons. Pour survivre, mais surtout pour gagner la confiance et l'amour de l'être qui, au-delà du temps, leur est destiné…
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Avec ce roman, l'autrice sort de son registre habituel, le Moyen-Age, tout en gardant un lien avec cette période qui lui est chère. On retrouve d'ailleurs de nombreuses allusions à son roman Le Lit d'Aliénor, ce que j'ai apprécié, même si je crains que celleux qui ne l'ont pas lu ne soient un peu perdu.es.
En effet, le rythme est assez inégal et la narration un peu brouillonne. L'intrigue est longue à se lancer et quand on commence enfin à comprendre un peu ce qui se passe, bim, l'autrice nous sert toutes les explications sur un plateau en trois paragraphes. S'ensuit le dernier tiers du livre, qui du coup perd de son intérêt, et se termine sur une fin que je trouve trop rapide, avec des conclusions un peu bancales.
Si le personnage de Maud est bien développé et intéressant, avec ses failles et ses faiblesses, je n'ai pas accroché au personnage de Vincent. Le présenter comme un coureur de jupons qui se range parce qu'il aurait trouvé la femme de sa vie, très peu pour moi. Le fait qu'il soit très peu décrit n'a rien arrangé, on ne sait quasiment rien de lui alors que c'est un des protagonistes principaux! De plus, les deux personnages jouent au chat et la souris pendant la quasi-totalité du roman avant de tomber béatement dans les bras l'un de l'autre, parce que c'est le destin. Un brin cliché, dirons-nous.
Certains personnages secondaires tirent cependant leur épingle du jeu, notamment Véra Lavielle et le petit Gallagher, et nous arrachent tantôt un sourire, tantôt une larme.
Vous l'aurez compris, ce livre n'est pas un coup de cœur, l'intrigue trop tarabiscotée pour être crédible et le trop plein de clichés auront eu raison de moi. Néanmoins, il m'aura donné envie de reprendre Le Lit d'Aliénor, que j'avais lâchement abandonné, et qui est, je vous l'assure, mille fois meilleur.