vendredi 19 mars 2021

Une vie n'est pas suffisante pour apprendre à aimer

Dans le cadre de la Babelio Masse Critique, j'ai eu le plaisir de recevoir le roman de Marie-Christine d'Welles, Une vie n'est pas suffisante pour apprendre à aimer, paru en décembre 2020 aux éditions Kiwi.

Lùcia est professeure de samba, sa passion, à Los Angeles où elle vit avec John Joseph, son époux. Lors d'un voyage à Paris, Lùcia découvre que son mari la trompe : sa vie bascule. Venue dans la capitale romantique pour revoir sa famille d'adoption, Lùcia va petit à petit reconstituer le puzzle de ses origines. Née dans une favela à Rio de Janeiro, l'héroïne découvre le terrible secret qui entoure sa conception. En quête de réponses, elle croise le chemin d'Alexandre, violoniste virtuose qui enchaîne les concerts à travers l'Europe. Lùcia le suit, emportée par le lyrisme des partitions classiques mais aussi par l'affection grandissante entre elle et le concertiste. Sensible et attentionné, Alexandre devient le confident idéal et le dépositaire du secret de Lùcia…

*****

Si j'ai mis aussi longtemps à publier cette chronique, c'est parce que j'ai vraiment eu beaucoup de mal à lire ce livre. Si je ne l'avais pas reçu dans le cadre de la Babelio Masse Critique (et je remercie Babelio et les éditions Kiwi pour cela), je ne pense pas que je serais allée au bout.

Ce livre est trop pour moi. Trop de détails, trop de détours, trop de digressions, trop de personnages secondaires que j'ai été incapable d'identifier clairement, pour finalement trop peu d'histoire. Est-ce vraiment utile de connaitre le contenu de l'assiette de Lùcia à chaque fois qu'elle mange? Une succession de concerts et de restaurants, de visites touristiques, de discussions interminables sur la musique, la poésie, la vie de Beethoven, Mozart, Bach, Marguerite Yourcenar et d'autres. Tout cela étouffe l'histoire qui tiendrait sinon en 10 pages. On voit que l'autrice a effectué beaucoup de recherches pour ce roman mais j'aurais apprécié une histoire plus développée et moins de fioritures.

J'ai également trouvé qu'il y avait des soucis de temporalité dans le récit. Lùcia se remémore de nombreux souvenirs et conversations, parfois au milieu d'un paragraphe se passant dans le présent, parfois on saute plusieurs années d'une ligne à l'autre. Je me suis perdue à plusieurs reprises.

Le livre est écrit à la première personne mais je pense qu'il a d'abord été écrit à la 3e personne avant que cela ne soit changé, en témoignent plusieurs passages qui ont échappé à la vigilance des correcteur.rices.

Ce livre me fait penser à certains films d'auteur du cinéma français où beaucoup de personnages se croisent pour finalement n'aboutir à pas grand chose.

Je finirai par le personnage de John Joseph, véritable cliché de l'américain, très sûr de lui, ne vivant que pour son travail, imposant ses choix à sa femme et jugeant toutes ses préoccupations futiles. Et on sait dès le premier chapitre que Lùcia va retourner auprès de lui et que c'est un mauvais choix. Donc, on en est encore là, en 2021, à glorifier des relations toxiques et la résilience d'une femme à supporter le comportement inacceptable de son mari.

Ce roman n'était définitivement pas pour moi.