mardi 24 novembre 2020

King Kong théorie

Exposé en tête de gondole à la bibliothèque, je ne pouvais passer à côté de King Kong théorie de Virginie Despentes paru en 2007.

En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l'autrice de Baise-moi conteste les discours des bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme.

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Ce livre ne fût pas la révélation à laquelle je m'attendais. Peut-être parce que j'ai déjà beaucoup lu, écouté, réfléchi, discuté sur le sujet. Après les 4 podcasts de Victoire Tuaillon, Les couilles sur la table, consacrés à Virginie Despentes, le contenu du livre m'était déjà familier.

Virginie Despentes, on aime ou on aime pas, mais une chose est sûre, elle appuie là où ça fait mal. Là où on avait bien pris soin de ne pas regarder. Ca vient forcément gratter quelque chose en nous. Ce n'est pas toujours agréable mais c'est nécessaire pour se débarrasser de nos œillères. 

Si certains passages un peu trop imprégnés de psychanalyse m'ont dérangée, une chose revient souvent dans son discours et me parait importante: laissons parler les premièr.e.s concerné.e.s. Vous souhaitez parler de la prostitution? De sa légalisation, de son encadrement ou de son interdiction? Allez parler aux travailleur.se.s du sexe. Vous souhaitez parler de viol? Parlez aux victimes. De pornographie? Parlez aux acteurices. Leurs avis seront toujours plus pertinents que ceux des personnes non concernées directement.

Si l'on est pas toujours d'accord avec elle, son avis sur de nombreux sujets nous amène à y réfléchir, à voir les choses sous un autre angle et à nous faire notre propre avis. Et c'est bien là le plus important, continuer à réfléchir et à cheminer, à se déconstruire. 

dimanche 15 novembre 2020

Le Sommeil des damnés

Pour ma première participation à la Babelio Masse Critique, je remercie les éditions Locus Solus et Babelio de m'avoir envoyé ce roman de Pierre Millet, Le Sommeil des damnés, paru en octobre 2020.

Peupler Mars quand la Terre s'épuise. Un projet démesuré. Mais afin d'y rebâtir quelle société? Pour Anna l'insurgée urbaine, l'utopie d'un monde juste est à portée de main. Pour Jill, la guerrière des steppes, ce n'est encore qu'un mirage. Quand l'ultime degré de la technologie rejoint les premiers temps de l'humanité, le destin des deux jeunes femmes se mêle. Pour le meilleur et pour le pire.

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La magnifique couverture et le résumé de cette dystopie m'avaient donné très envie de la lire. L'idée d'une histoire avec deux héroïnes me plaisait bien aussi.
Le roman démarre très bien en posant les bases d'un avenir pas si lointain et pas si improbable, ce qui est un peu flippant, il faut bien l'admettre. J'ai beaucoup aimé l'alternance des points de vue dans le récit, qui donne suffisamment d'indices pour qu'on soit curieuse de la suite mais pas trop pour ne pas tout dévoiler dès le début.
Le livre est court (moins de 220 pages), les actions s’enchaînent donc rapidement mais le contrecoup de tout ça, c'est le manque de détails de manière générale et le manque de profondeur des personnages. Si j'ai bien aimé Jill, je n'ai pas réussi à m'attacher à Anna, qui est quand même plus proche de la petite fille sage que de la révolutionnaire qu'on essaie de nous vendre. J'ai trouvé les autres personnages trop peu développés.
Quelques incohérences et clichés m'ont fait grincer des dents. Certains événements importants pour la trame de l'histoire aurait pu être amenés autrement. Ils ont la technologie pour faire des cyborgs et aller sur Mars, mais personne ne connait la contraception? Quelle personne saine d'esprit aurait envie de faire ou de garder un enfant dans un univers pareil? Et le cliché de la femme qui annonce à son compagnon qu'elle est enceinte et lui qui tombe des nues parce qu’apparemment ils n'en ont jamais parlé avant... La mort d'Anna a amené beaucoup d'incompréhension chez moi. L'implant les protège tous du virus mais ils restent là à la regarder mourir.
Difficile de développer un univers aussi complexe dans un roman aussi court. Cette histoire aurait mérité d'être beaucoup plus développée et détaillée. Moins de questions seraient restées sans réponse.

lundi 2 novembre 2020

Remède de cheval

J'ai enfin pu avoir accès à une bibliothèque et j'ai directement sauté sur  le tome 2 des enquêtes d'Agatha Raison: Remède de cheval de MC Beaton paru en 1993, 2016 pour la traduction française chez Albin Michel.

Après la pluie, le beau temps ! Agatha Raisin est désormais bien installée dans son cottage de Carsely en compagnie de ses deux chats.
Cerise sur le pudding, le nouveau vétérinaire du village ne semble pas insensible à ses charmes. Quand le beau véto succombe à une injection de tranquillisant destinée à un cheval rétif, la police locale conclut à un malencontreux accident.
Mais pour Agatha, dont le flair a permis de résoudre l'affaire de La Quiche fatale, il s'agit bien d'un meurtre. A l'étonnement de tous, le séduisant colonel James Lacey partage pour une fois l'avis de son entreprenante voisine. Et nos deux détectives-amateurs se lancent dans une enquête bien plus périlleuse qu'ils ne l'imaginaient...

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Un deuxième tome, tout à fait dans la veine du premier, La Quiche fatale, avec une Agatha sans gêne qui fourre son nez partout. Même décor, même ambiance et un nouveau vétérinaire, aux méthodes assez peu reluisantes, qui ne va pas faire long feu.
Mais cette fois-ci, Agatha n'est pas seule, elle réussi à embarquer son voisin dans ses aventures, avec le "secret" espoir de le séduire. D'abord réticent, James accepte néanmoins de la suivre. Au fil du roman, l'élève finit par dépasser le maître et James mène l'enquête, flanquée d'une Agatha en demi-teinte. Elle est tellement obsédée par l'idée de plaire à son voisin qu'elle en oublie l'enquête et se contente de le suivre pendant toute la deuxième moitié de l'histoire et c'est un peu dommage.
J'espère retrouver une Agatha en pleine possession de ses moyens dans le troisième tome.