jeudi 22 décembre 2016

Décembre: n'importe quel Adonis pendant les fêtes! Il faut la magie de Noël!

Pour décembre, j'ai choisi All I want for Christmas d'Emily Blaine, paru en 2016 aux éditions Harlequin. C'est un choix un peu par défaut, je l'avoue, car rien ne me tentait vraiment.

Une romance de Noël aussi savoureuse qu'une truffe en chocolat, les calories en moins?! Cette année, à part une compilation de chants de Noël par Sinatra et la recette magique pour manger sans grossir, Emma n'a rien demandé au père Noël. Son job lui plait, ses copines sont adorables (quand elles ne la traînent pas à la gym) et Yann est le meilleur ami que toute femme rêverait d'avoir. Que demander de plus? A priori, rien. Sauf que Noël, c'est bien connu, c'est la saison des miracles. Et quand le père Noël prend l'apparence d'un beau brun terriblement sexy, Emma regrette très vite d'avoir enfilé ses grosses chaussettes de laine au lieu de les suspendre au dessus de la cheminée.

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Je sais que beaucoup d'entre vous l'ont déjà lu, mais je n'ai pas lu vos chroniques pour ne pas avoir d'a priori sur ce roman, même si globalement les critiques sont bonnes.
Franchement, je n'ai pas du tout aimé. Je sais que je ne suis pas du tout sensible à la magie de Noël mais même en mettant ça de côté, je n'ai pas trouvé mon compte dans ce livre. Il n'y a juste pas d'histoire. Emma et Yann sont amis depuis 10 ans, ils finissent pas coucher ensemble, ils sont amoureux et tout se passe bien. Point. Fin. J'ai attendu désespérément un rebondissement qui n'est jamais arrivé.
Aucune blague pour me faire rire. Les personnages secondaires du groupe d'amis ne sont pas assez développés, normal vu que l'histoire se passe en 3 jours à peine. Et pourtant il y avait du potentiel. Je m'attendais à voir un peu plus Julie la meilleure amie mais finalement, elle ne fait que de la figuration. Même la scène où ils veulent cacher le début de leur histoire, où certains amis sont au courant et d'autres pas (un grand classique du genre), n'est pas exploitée puisqu'ils crachent le morceau en 5 minutes.
Au niveau prince charmant, Yann est plutôt pas mal, si on aime le genre possessif. Mais là encore, ça coince avec moi. J'ai beaucoup de mal avec le mec qui se décide au bout de dix ans parce qu'Emma se fait draguer et encore plus avec le chantage sexuel.
Et puis ce titre... avoir Mariah Carey en tête pendant 2 jours à chaque fois qu'on ouvre le livre... Pourtant j'aimais bien l'idée d'une chanson par chapitre.
Ce roman est une déception pour moi mais il plaira sûrement à d'autres.

mardi 13 décembre 2016

Bleu Caramel

Une romance en passant, Bleu Caramel de Laeti Kane, en auto-édition, sorti en décembre 2015.

Des vacances avec sa meilleure amie? Emilie ne pouvait pas rêver mieux. Mais quand cette dernière lui fait faux bond au dernier moment, Emilie décide de partir quand même. Lors d'un marché nocturne elle percute un beau brun et c'est le coup de foudre, mais il disparaît dans la foule avant qu'elle ait eu le temps de dire quoi que ce soit. Jusqu'à la soirée déguisée de Céline, son amie d'enfance. Le beau brun s'appelle Elias...

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Partir en vacances seule, ce n'est pas marrant. Retrouver par hasard une amie d'enfance, super! Sauf quand on s'est brouillé avec cette personne il y a plusieurs années. Décidément, les vacances d'Emilie ne s'annoncent pas terribles. Mais sa rencontre avec Elias va tout bouleverser. Il est beau, gentil, charmant et inaccessible évidemment!
Après un début un peu long et hésitant, on plonge dans une romance rafraîchissante, sans prise de tête et avec des rebondissements inattendus. Les personnages sont crédibles et attachants, (mention bien pour la meilleure amie qui ne vient pas mais qui est quand même très présente dans l'histoire), on suit l'héroïne avec plaisir dans ses péripéties. Emilie est intelligente et sympathique et surtout vraie, on pourrait très bien la croiser dans la rue. (Rien de pire pour moi qu'une héroïne superficielle à laquelle je ne peux m'identifier.) Et tout ça sous le soleil, idéal pour se réchauffer cet hiver ou pour lire à la plage si vous avez la chance de partir sous les tropiques.
J'ai passé un agréable moment avec ce roman, qui mérite vraiment qu'on dépasse le début pour découvrir une histoire étonnante. La version 2, remasterisée on va dire, est en cours d'écriture et je l'attends avec impatience.

mercredi 16 novembre 2016

Novembre: Fantômes! Joker: un conte ou une légende.

Après avoir lu plusieurs extraits qui ne m'ont pas plu, j'ai essayé Sunshine Episode 1 de Paige McKenzie, paru en 2016 chez Blackmoon, et j'ai vraiment bien accroché.

L'univers tranquille de Sunshine, 16 ans, bascule à cause du déménagement que lui impose sa mère adoptive Kate. Pour des raisons professionnelles, Kate conduit sa fille à l'autre bout des Etats-Unis, dans une maison qu'elle choisit sur internet. Sunshine constate que rien n'est à son goût: la maison est décrépie, l'intérieur est moche et sombre. Pour couronner le tout, une odeur de moisi flotte dans l'air, l'humidité imprègne les moquettes, la température ambiante donne la chair de poule en permanence. La première nuit, Sunshine entend des pas et des pleurs à l'étage. Bizarrement, sa mère n'entend rien. Sunshine constate aussi que ses affaires ne restent jamais à leur place, sur les étagères de sa chambre. Aucun doute, la maison est hantée.

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C'est volontairement que je n'ai pas remis le résumé en entier, je trouve qu'il en dévoile trop.
Le démarrage de l'intrigue est hyper classique: une ado qui déménage pour arriver dans une région a priori pourrie, où elle ne connait personne et qui tombe sur des créatures surnaturelles. Sunshine est une ado un peu hors norme, maladroite, qui a du mal à s'intégrer et qui a peur de faire tache dans son nouveau lycée. Là encore, rien de nouveau.
Et pourtant, la mayonnaise prend et dès la première nuit dans sa nouvelle maison, on a les jetons (en tout cas, ça m'a foutu les jetons). Sunshine est persuadée qu'il y a un fantôme dans sa maison mais ni sa meilleure amie ni sa mère ne la croient. Seul Nolan, un garçon de son lycée semble intéressé par ses histoires.
L'impression de malaise est renforcée par le fait que quelqu'un l'observe en permanence. Quelqu'un qui sait ce qui se passe mais qui n'intervient pas et qui se contente de faire des remarques de temps en temps.
Ce roman ado est une bonne surprise pour moi (malgré mes réticences après le dernier livre jeunesse que j'ai lu et qui a été une totale déception) et un très bon début pour une série dont je lirai très certainement les tomes suivants.

lundi 17 octobre 2016

Octobre: Anges et/ou démons. Si vous ne trouvez pas, les dieux pourront les remplacer. Mythologie ou non.

Ayant eu ma dose d'anges le mois dernier, je me suis tournée vers un démon cette fois-ci avec Absinthe et Démons d'Ambre Dubois, paru aux Editions du Riez en 2011.

Qui est réellement Lord Nermeryl? Le diable, comme le laisse sous-entendre la rumeur? Ou un jeune Dandy un peu trop excentrique dont le passe-temps morbide est d'enquêter sur des affaires surnaturelles?
Au fil des énigmes, en compagnie de sa fidèle compagne, la Corneille, le jeune homme goûte la saveur des âmes des êtres humains, découvrant les travers de l'humanité et y apportant sa propre justice... d'une manière bien singulière...

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Tout d'abord, il ne s'agit pas d'un roman mais d'une suite de nouvelles, chacune présentant une enquête, qui n'a rien à voir avec la précédente.
Le personnage principal, Lord Nermeryl, est intéressant, sombre et intrigant. La Corneille aussi relève sa part de mystères. Malheureusement, on en apprend trop peu sur eux, même s'il y a des éclaircissements à la fin du livre.
Les enquêtes sont distrayantes mais si vous aimez les romans policiers, passez votre chemin. Elles sont assez peu approfondies, toujours basées sur la même trame et les explications sortent un peu de nulle part avec des révélations que l'on aurait absolument pas pu déduire d'indices dans le récit.
Si les efforts sur le style pour coller à l'époque fin XIX sont évidents, ils sont malheureusement insuffisants et ils ne souffrent pas la comparaison avec d'autres romans du même genre (R.O.S.E. L'embaumeur de Montmartre par exemple). Les mêmes mots et expressions reviennent sans arrêt. Et quand les prostituées d'un village perdu s'expriment aussi bien que les lords anglais de la haute société londonienne, on y croit moyen.
Je suis mi-figue mi-raisin quant à cette lecture. J'ai bien aimé Lord Nermeryl et la Corneille mais j'aurais préféré les découvrir dans un vrai roman avec une véritable intrigue qui tienne la route. C'est dommage d'avoir un bon sujet mais de ne faire que l'effleurer.

vendredi 23 septembre 2016

Fées: suite et fin.

Ne voulant pas rester sur un échec, j'ai décidé de lire une deuxième histoire de fées. J'ai choisi Les Ailes d'Alexanne, Tome 1: 4h44, d'Anne Robillard, auteure canadienne notamment connue pour avoir écrit Les Chevaliers d'Emeraude. Ce roman est paru en 2010 au Canada, 2011 en France chez Michel Lafon.


A la mort de ses parents, Alexanne Kalinovsky est confiée à sa tante Tatiana dont elle ignorait jusqu'à présent l'existence. Rapidement, la jeune fille constate que cette dame n'est pas une personne ordinaire. Elle vit seule dans un immense manoir aux multiples chambres parfumées à l'encens...
Alors qu'elle a du mal à s'habituer à ce nouvel environnement, Alexanne découvre peu à peu l'histoire de ses origines et ses dons particuliers, levant le voile sur l'héritage étrange dont sa famille l'avait tenue éloignée. Mais des événements imprévus viennent compromettre sa quête spirituelle. Car les bonnes fées ne sont pas toujours celles qu'on croit...

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Tout d'abord, signalons qu'il s'agit d'un roman jeunesse. Je n'en avais pas lu depuis longtemps et j'avoue avoir eu du mal à m'habituer au style très simple. Ça s'arrange au fil du temps mais j'ai peiné à rentrer dans l'histoire.
J'ai trouvé le début trop rapide et décousu. Alexanne, 15 ans, perd ses parents, elle est triste au moins 5 minutes. Les services sociaux l'envoient chez une tante qu'elle ne connait pas sans même avoir pris le temps de lui rendre visite! Elle compte bien faire tout son possible pour retourner à Montréal, retrouver sa vie d'avant. Mais en même pas une semaine, elle oublie toutes ses résolutions, sa meilleure amie, sa vie en ville tellement elle se sent bien chez sa tante. Mouais, je suis moyennement convaincue, surtout quand on connait les ados et que l'auteure nous la décrit sans arrêt comme têtue. C'est une vraie girouette! Elle découvre les pouvoirs de sa famille, un jour elle y croit, un jour elle n'y croit pas. Elle ne veut pas croire aux fées, mais les anges elle accepte tout de suite leur existence! Je n'ai pas réussi à m'attacher à ce personnage que je trouve lisse et sans intérêt.
Pour le côté féerique, là aussi grosse déception. On nous parle de fées mais en fait ce sont des guérisseuses, qui aident les autres grâce aux anges et à l'amour de Dieu. Alors là j'ai décroché. Mon rapport à la religion et mon côté athée convaincue m'ont fait passer complètement à côté de ce roman. Pourtant le côté réincarnation et vies antérieures aurait pu être sympa mais ce joyeux mélange ne m'a pas empêché d'avoir l'impression d'assister à un cours de catéchisme.
Côté prince charmant: il y en a un, Matthieu, beau, gentil, romantique mais il n'a que 16 ans! 
Bref, ce livre n'était décidément pas pour moi et c'est sans surprise que je ne lirai pas les 5 autres tomes.

mardi 13 septembre 2016

Septembre: fées ou faes. D'autres êtres magiques / spéciaux. Des sirènes pourquoi pas! Joker: héros d'une dystopie ou roman post-apo.

Je suis tombée sur le premier tome des Chroniques de MacKayla Lane, Fièvre noire, de Karen Marie Moning en brocante et je me suis dis bingo! c'est pile poil ce qu'il me faut pour le challenge. Ce roman est paru en 2006 pour la version originale, 2009 pour la traduction chez J'ai lu.


Ma philosophie tient en quelques mots: si personne n'essaie de me tuer, c'est une bonne journée. Autant vous le dire, ça ne va pas très fort, depuis quelques temps. Depuis la chute des murs qui séparaient les hommes des faës. Pour moi, un bon faë est un faë mort. Seulement les faës Seelie sont moins dangereux que les Unseelie. Ils ne nous abattent pas à vue. Ils préfèrent nous garder pour... le sexe.
Au fait, je m'appelle MacKayla Lane. Mac pour les intimes. Je suis une sidhe-seer.
La bonne nouvelle: nous sommes nombreux.
La mauvaise nouvelle: nous sommes le dernier rempart contre le chaos.

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Ce roman, premier d'une série de 5, promettait de passer un bon moment et même 4 de plus si tout va bien. Mais quelle déception!
Pourtant, ça partait plutôt bien: MacKayla Lane, jeune fille du sud des Etats-Unis, apprend la mort de sa sœur partie faire ses études à Dublin. La police classe l'affaire alors elle décide de partir pour l'Irlande et de mener son enquête. Elle découvre que sa sœur cachait un gros secret et bascule dans un monde inconnu et dangereux. Tous les ingrédients sont là: des méchants vraiment méchants qui veulent envahir notre monde, des objets mystérieux que tous recherchent, des pouvoirs insoupçonnés et une quête de vérité ô combien difficile à mener. L'univers créé par l'auteur est intéressant, même s'il est encore flou car il ne s'agit que du premier tome. On a suffisamment de détails pour vouloir connaître la suite et pas trop pour que ce ne soit pas sans attrait. Et puis les faës, ça change des vampires ou des zombies. On est en plein dans la bit-lit, ça ne transcende pas le genre mais c'est sympathique, ça se laisse lire.
Mais pourquoi cette héroïne??? Jeune, blonde, fille du sud des Etats-Unis, serveuse dans un café. Ça ne vous rappelle rien? Moi qui suis fan de La Communauté du Sud de Charlaine Harris, j'ai été extrêmement déçue par cette pâle copie de Sookie Stackhouse. Certes, Sookie a l'air superficielle au premier abord et même si parfois on se dit "mais qu'est-ce qu'elle fait?", elle a toujours une idée derrière la tête et est beaucoup plus intelligente qu'elle n'en a l'air. Ce n'est malheureusement pas le cas de MacKayla Lane. Elle est juste insupportable! Elle passe son temps à nous décrire ses vêtements, alors que soyons honnêtes: on s'en fiche. Sa couleur préférée est le rose, évidemment. Elle a des monstres assoiffés de sang qui veulent sa mort mais tout ce qui l'ennuie c'est qu'elle a dû couper et teindre ses cheveux! Pour partir s'entraîner à tuer des faës, un peu façon Buffy contre les vampires, elle met une mini-jupe et des talons aiguilles et après elle se plaint de ne pas arriver à courir! Ce n'est pourtant pas comme si le faë lui était tombé dessus pas hasard, c'était planifié. Et je ne vous dis pas le nombre de fois où elle nous parle de son vernis à ongle.
Le seul personnage intéressant est Jéricho Barrons. Beau, puissant, mystérieux, on ne sait pas vraiment pour quel camp il roule mais Mac est bien obligée de faire équipe avec lui, surtout qu'il semble en savoir long sur les faës.
Les personnages secondaires sont totalement insignifiants puisque c'est Mac la narratrice et qu'elle est complètement égocentrée.
Au final, cette héroïne m'a complètement gâché mon plaisir et même si je suis curieuse de la suite de l'intrigue, ça me rebute complètement pour lire les tomes suivants. Si d'autres les ont lu, j'aimerai savoir si Mac évolue ou si elle reste comme ça jusqu'au bout. Je pourrais faire un effort si elle prend du plomb dans la cervelle mais si ce n'est pas le cas, je laisse tomber et tant pis pour Barrons!

lundi 5 septembre 2016

Août: Morts-vivants. Vu la nouvelle mode à faire des zombies avec des sentiments, c'est faisable. Joker: double personnalité, du style Jekyll et Mr Hyde, Hulk... mais les simples schizo sont acceptés.

J'ai choisi Vivants d'Isaac Marion paru en 2010, 2011 pour la traduction française chez Bragelonne. J'ai vu le film Warm Bodies quand il est sorti au cinéma mais je n'ai compris qu'après avoir commencé le livre qu'il avait inspiré le film.



R est un zombie. Il n'a pas de nom, pas de souvenirs, pas de pouls. Mais il rêve.
Dans les ruines d'une ville dévastée, R rencontre Julie. Elle est vivante, palpitante. C'est un jaillissement de couleurs dans un camaïeu de gris. Et sans vraiment savoir pourquoi, R choisi de ne pas la tuer. C'est le début d'une étrange relation, à la fois tendre et dangereuse.
Ce n'était jamais arrivé. R bafoue les règles des Vivants et des Morts.
Il veut respirer de nouveau, il veut vivre, et Julie va l'aider. Mais leur monde ne se laissera pas transformer sans combattre.

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Commençons directement par le point fort de ce roman: c'est R le narrateur. Il nous emmène dans sa vie grise et terne de zombie et nous fait voir l'envers du décor. On découvre ses "copains" zombies, leur lieu de vie (un aéroport désaffecté) et une société relativement structurée malgré son apparente anarchie.
R, contrairement à ses congénères, se pose beaucoup de questions, auxquelles il est incapable de répondre pour l'instant. Il voudrait savoir d'où il vient et surtout où il va. Il ne se sent pas trop à sa place au milieu des zombies déambulant et grognant. Sa rencontre avec Julie (et le cerveau de Perry) va activer ses petits neurones fatigués et surtout, ses émotions.
Julie, elle aussi, se sent à l'étroit dans la vie qu'on a choisi pour elle: une vie recluse dans un stade fortifié avec pour seule perspective d'avenir la survie à tout prix.
Et c'est sûrement cette envie d'évasion, cet espoir d'une autre voie possible qui va les réunir et leur donner la force, à deux, de trouver peut-être une solution à ce monde qui court à sa perte.
L'histoire est intéressante, les personnages attachants, le point de vue original. Mais si vous cherchez du gore et du massacre, passez votre chemin. Juste un peu de douceur dans ce monde de brutes!
Petit bémol: si le livre est bien plus détaillé que le film (et ça c'est bien), la fin n'a rien à voir avec le combat spectaculaire des gentils zombies contre les méchants zombies qui rend si bien à l'écran. C'est un poil trop bisounours à mon goût. 
En résumé, un roman sympathique, qui ne révolutionne pas le genre (ni des zombies, ni de la romance) mais qui vaut le détour pour le point de vue de R.

mercredi 27 juillet 2016

Juillet: Princes ou Rois. Ça ne devrait pas être compliqué. Chevaliers acceptés!

Avec un thème pareil, le conte de fées est tout indiqué, mais dans une version revisitée. Pour cela, j'ai choisi Poison de Sarah Pinborough, premier tome de la trilogie des Contes des Royaumes, paru en 2013 en version originale, en 2014 chez Bragelonne pour la traduction française.


Rappelez-vous l'innocente et belle princesse, la méchante reine impardonnable, le valeureux prince, la pomme empoisonnée et le baiser d'amour sincère...
... et à présent, ouvrez ce livre et plongez dans la véritable histoire de Blanche-Neige, telle qu'elle n'a jamais été révélée...
Blanche-Neige, le conte de fées revisité: cruel, savoureux, et tout en séduction.

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Beaucoup de critiques ont été écrites sur ce livre dont pas mal sont assez négatives, notamment quant au manque d'originalité de l'histoire. Les lecteurs ont en général préféré les tomes suivants.
Je trouve ces critiques assez dures, il est quand même évident qu'on ne peut pas faire du tout neuf en reprenant un classique. Il y aura toujours une belle princesse, une méchante reine, un chasseur, des nains et un prince dans Blanche-Neige. Ou alors ce n'est plus Blanche-Neige.
Les éléments nouveaux de cette version, ce sont les personnages secondaires qui ont été bien développés, en particulier la reine. La première moitié du roman se déroule même selon son point de vue. On y apprend les raisons de sa tristesse et son amertume, qui la rendent si méchante. Un peu façon Once Upon a Time, même si les causes ne sont pas les mêmes.
On en sait également plus sur le chasseur, qui est quasiment anecdotique dans les versions classiques.
Blanche-Neige est presque reléguée au second plan.
Des personnages d'autres contes font des apparitions ça et là, petits clins d’œil sympathiques.
J'ai trouvé cette version plutôt agréable et la fin assez inattendue. Je lirai sans doute les autres tomes. Un seul regret: Blanche-Neige a beau être forte et courageuse, elle est toujours désespérément naïve. Quant au prince: charmant ou pas? Je vous laisse la surprise.

dimanche 10 juillet 2016

Juin: Sorciers, Magiciens ou Enchanteurs. Oui, même Merlin s'il vous fait rêver :)

Pour ce mois-ci, j'étais obligée de faire honneur à mon fils, prénommé Merlin. J'ai donc choisi L'Enchanteur de René Barjavel, paru en 1984 (une excellente année :) ). Je ne connaissais pas ce roman (un de ses derniers), je l'ai trouvé par hasard en brocante et je me suis dit qu'il était tout indiqué pour ce challenge. Il y a eu de nombreuses éditions et donc de nombreuses couvertures, voici ma préférée.


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Pas de résumé, le sujet étant évident: les légendes de la Table Ronde. La nouveauté ici est le point de vue: on suit les aventures des chevaliers par les yeux de Merlin.
Merlin, fils d'une vierge et du diable, de qui il tient ses puissants pouvoirs d'enchanteurs, est chargé par le dieu unique de retrouver le Graal pour remettre de l'ordre dans le monde. Il va donc tâcher de trouver puis d'entraîner et de guider, plusieurs chevaliers sur la piste du Graal. Nous allons suivre Arthur, puis Perceval, Gauvain, Lancelot et enfin Galaad dans ces périlleuses aventures. Car une condition est indispensable pour être digne d'atteindre le vase sacré: être chaste! Chose ô combien difficile. Nombreux sont ceux qui vont échouer pour diverses raisons. Car si Merlin connait tout de la nature, de ses forces et de ses faiblesses, il est en revanche bien impuissant devant les sentiments humains qui sont pour le moins imprévisibles.
Merlin lui-même doit respecter cette condition, sous peine de perdre ses pouvoirs, malgré son amour immense pour Viviane, la dame du Lac. Fée très puissante, elle sera son alliée dans cette quête. Elle est la seule à le voir sous sa véritable apparence, une jeune homme d'une beauté extraordinaire. Le temps n'a pas d'emprise sur lui et tant mieux, car il lui faudra beaucoup de patience pour parvenir au but.
Si l'histoire reste très proche des légendes originelles, le style n'a, lui, rien à voir avec le français moyenâgeux, et disons-le assez rébarbatif, utilisé habituellement pour raconter les légendes arthuriennes. La plume fluide et l'humour de Barjavel, ainsi que quelques anachronismes savamment dispersés au gré du récit, en font une lecture moderne et agréable.
J'ai passé un excellent moment en compagnie de tous ces personnages fantastiques, et d'autres moins fantastiques mais tout aussi sympathiques, notamment la vieille Bénigne. Mais une question demeure: qu'y a-t-il à l'intérieur du Graal?

samedi 4 juin 2016

Mai: Pompiers ou Bikers. Joker: n'importe quels mecs en uniforme, miam!

Ce mois-ci, j'ai joué mon joker parce les pompiers ou les bikers, non merci. Ce sera donc un policier pour moi ou plus précisément, un agent secret. Voici donc R.O.S.E.: L'embaumeur de Montmartre de Fleur Hana, paru en 2014 aux éditions Sharon Kena.



A son arrivée à Paris pour résoudre une affaire de meurtre, lord Spencer Fitzwilliam, agent spécial de ROSE, s'imaginait expédier cette corvée en deux temps trois mouvements. C'était sans compter la journaliste Rosaline Leprince et son engin diabolique, plus communément appelé bicyclette. Ce qui aurait dû être une mission en solo devint le pire cauchemar de l'Anglais. Il en serait venu à se demander si un tête-à-tête avec le tueur en série n'aurait pas mieux valu que la compagnie de la Parisienne excentrique...

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Si lord Spencer Fitzwilliam (mais qu'est-ce que c'est que ce nom?) ne porte pas d'uniforme de policier, il arbore en revanche celui du parfait gentleman. Toujours tiré à quatre épingles, avec chapeau, canne et épingle à cravate, il est l'image même que l'on se fait du lord anglais bien élevé, guindé, un peu trop même. Habitué à son laboratoire, ce n'est pas vraiment un agent de terrain. Alors se retrouver à enquêter au Moulin Rouge, dans cette ville de débauche qu'est Paris pour lui, ne l'enchante pas le moins du monde. Mais il n'a pas le choix en tant qu'agent de l'agence très secrète ROSE dirigée par sa mère. Muni de tous ses gadgets, c'est une sorte de James Bond du 19e siècle (mais un peu moins sexy quand même).
Rosaline Leprince est très en avance sur son temps et elle compte bien se faire une place dans ce monde d'hommes. Faisant fi des convenances, elle se sert des inventions de son père pour se faciliter la vie, notamment de sa ceinture à plusieurs boucles qui lui permet d'attacher ses jupes pour faire du vélo. Journaliste dans un quotidien, elle est obligée de signer ses articles d'un pseudonyme masculin.
Ils se rencontrent au cours de l'enquête sur une série de meurtres perpétrés à Montmartre. Obligés de collaborer malgré leurs divergences, cela ne va pas sans heurts. Spencer est sans cesse outré des manières de Rosaline et celle-ci ne manque pas une occasion de le choquer. 
Rosaline est une héroïne comme je les aime: indépendante, intrépide, intelligente et ne se préoccupant pas du regard des autres. Je suis un peu moins fan de son addiction à la cigarette.
L'enquête est très prenante et le Paris de l'époque est très bien restitué. J'ai été surprise au départ par le côté paranormal de l'histoire qui cadrait mal avec le contexte historique mais finalement, j'ai été entraînée dans cette aventure inattendue. Il n'y a pas vraiment d'idylle entre Spencer et Rosaline mais peut-être dans les prochains tomes.
Mélange étonnant entre 007 et X-Files à l'époque de Jack l'éventreur, ce roman est une belle découverte. C'est mon préféré depuis le début de ce challenge et c'est avec plaisir que je lirai leur prochaine enquête, à Londres cette fois-ci.

vendredi 22 avril 2016

Avril:Vampires ou Loups-garous. Classique, bit lit, peu importe tant qu'ils ont des crocs.

Vampire, loup-garou? Loup-garou, vampire? J'ai ai déjà lu pas mal, dont les mondialement connus, et en général j'adore. Pour ce thème, j'ai choisi La malédiction du loup de Rhyannon Byrd, publié en 2014 pour la version originale, 2016 pour la traduction française chez Harlequin. Je suis tombée dessus par hasard quand je cherchais mon pirate et la couverture et le résumé m'ont bien tentée.


La rage au cœur, Sayre regarde Cian s'éloigner et sent ses yeux se remplir de larmes. Une fois encore, elle va devoir passer la nuit seule. Car, bien qu'il la protège jalousement et adopte une attitude menaçante envers tous ceux qui veulent l'approcher, Cian, le loup magnifique à qui elle est destinée, garde ses distances avec elle. Comme s'il craignait de la perdre à jamais en scellant leurs destinées. Comme si, en la prenant pour compagne, il risquait d'attirer sur elle la malédiction qui pèse depuis des siècles sur ses ancêtres d'Irlande...

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D'abord il faut savoir qu'il s'agit du 6e tome de la série La légende des Loups, mais ce n'est pas gênant car chaque tome parle d'un couple différent et on comprend vite les règles de la meute.
Cette fois-ci aucun problème avec le prologue, il se bien AVANT le début.
Face à face entre Sayre, jeune sorcière très en colère d'avoir été délaissée, et Cian, loup-garou sexy et viril mais qui cache un terrible secret. L'ambiance est électrique entre eux, le désir les consume mais Cian refuse obstinément d'y céder.
L'histoire est pas mal même si le mot malédiction laissait plus penser à autre chose, les personnages ont des caractères bien trempés et les scènes érotiques sont, disons, appétissantes. Cian a un côté Caliméro (je ne te mérite pas, tu mérites mieux) un peu agaçant mais sinon, on en ferait bien son quatre heures!
En résumé, j'ai passé un bon moment, même si la fin est un peu cucul la praline.

mardi 19 avril 2016

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

C'est mon premier livre audio et j'étais curieuse de découvrir ce format. Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire est un romain suédois de Jonas Jonasson, paru en 2009, 2011 pour la traduction française (Presses de la Cité), 2013 pour la version audio, lu par Philippe Résimont.


Alors que tous dans la maison de retraite s'apprêtent à fêter dignement son centième anniversaire, Allan Karlsson, qui déteste ce genre de pince-fesses, décide de fuguer. Chaussé de ses plus belles charentaises, il saute par la fenêtre de sa chambre et prend ses jambes à son cou. Débutent alors une improbable cavale à travers la Suède et un voyage décoiffant au cœur de l'histoire du XXe siècle. Car méfiez-vous des apparences! Derrière ce frêle vieillard en pantoufles se cache un artificier de génie qui a eu la bonne idée de naître au début d'un siècle sanguinaire. Grâce à son talent pour les explosifs, et avec l'aide du destin, Allan Karlsson, individu lambda, apolitique et inculte, s'est ainsi retrouvé mêlé à presque cent ans d'événements majeurs aux côtés des grands de ce monde, de Franco à Staline en passant par Truman et Mao...

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Et bien, quelle histoire! On peut dire que la vie d'Allan Karlsson, en plus d'être exceptionnellement longue, est également loin d'être ennuyeuse. Il faut dire qu'il est plutôt en forme pour son âge. Sa fugue va le mener à la rencontre de personnages truculents, un délinquant à la retraite, un vendeur de hot-dogs très cultivé, une infirmière au vocabulaire très imagé... On suit ses aventures avec amusement à travers la Suède mais aussi à travers le siècle dernier, revisitant avec humour des événements pourtant tragiques. Les retournements sont nombreux, improbables mais toujours drôles et Allan toujours fidèle à lui-même, refusant toute discussion idéologique malgré ses illustres interlocuteurs.
C'est un roman distrayant, plein d'humour, mais avec un regard acéré sur l'Histoire du XXe siècle. Il se prête très bien au format audio, très pratique quand on a envie de lire mais qu'on doit faire tout un tas de choses passionnantes comme le repassage, la cuisine ou le ménage!

samedi 2 avril 2016

Mars: Highlanders. J'entends déjà les copines crier de joie!

Tout d'abord, je m'excuse pour deux choses: mon retard (de 2 jours mais quand même) et mon ignorance totale des romans Highlander. A part le film du même nom, cela ne m'évoquait rien et j'avoue que Christophe Lambert n'est pas ma tasse de thé. Je suis donc partie dans l'inconnu et pour cela j'ai choisi un roman basé sur une intrigue politique avec des personnages historiques ayant existé: Le seigneur de Lochraven de Shannon Drake, publié en 2007, 2009 pour la traduction française aux éditions Harlequin.


Ecosse et Angleterre, 1561. 
En rencontrant pour la première fois l'homme qu'on lui a assigné comme compagnon de voyage, lady Gwenyth MacLeod pressent que les jours à venir seront tumultueux... Favorite de la reine d'Ecosse Mary Stuart, elle est chargée par cette dernière d'une délicate mission : se rendre au palais de la reine Elisabeth d'Angleterre et convaincre la souveraine de ratifier son testament afin que Mary hérite de la Couronne anglaise. C'est pour l'aider à mener à bien les négociations que la reine lui impose la présence de l'un de ses fidèles chevaliers : lord Rowan Graham, seigneur de Lochraven, un homme aussi mystérieux et indomptable que les Highlands sauvages dont il est natif. Un homme marié dont, d'emblée, le charisme envoûte et menace Gwenyth...

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Bilan mitigé pour cette découverte.
Commençons par les points négatifs. D'abord, pourquoi ce prologue? Non seulement il dévoile un retournement de situation mais en plus il y a beaucoup trop de détails qui laissent peu de place au suspens dans cette romance. Et puis je n'aime pas connaître un événement à l'avance parce que je passe toute ma lecture à me dire "ah ça va être maintenant". Et pas du tout, ça arrive dans les 20 dernières pages!
Ensuite le personnage de Gwenyth. Si son courage et sa loyauté envers la reine sont indéfectibles, en revanche la subtilité ne fait pas partie de ses qualités. Elle est pourtant intelligente mais elle ne comprend juste pas quand il vaut mieux se taire. Et puis elle a la fâcheuse manie de toujours faire ce qu'on lui dit de ne surtout pas faire. Résultat: sans surprise, elle passe sont temps à s'attirer des ennuis et Rowan passe le sien à la tirer de ses mauvais pas. C'est un brin répétitif.
Passons aux points positifs. L'intrigue, basée sur des faits historiques, est bien travaillée, même si j'ai eu un peu de mal à suivre ces maudits écossais avec leurs noms à coucher dehors (et qui se ressemblent!) et qui retournent leur veste (ou plutôt leur kilt!) toutes les cinq minutes. J'ai beaucoup apprécié le passage à Londres avec la reine Elisabeth. Le personnage est haut en couleurs et très bien décrit.
Enfin, le personnage de Rowan m'a beaucoup plu. Sous ses dehors rugueux, il est intelligent, toujours droit dans ses bottes et sensible. Il saisi très bien les subtilités politiques et ne laisse rien au hasard, sans pour autant dévier de sa ligne de conduite. Mon seul regret est qu'il ne soit pas mieux décrit physiquement, j'ai eu du mal à me le représenter.
En résumé, je dirai que ce roman plaira aux fans du genre mais surtout, ne lisez pas le prologue!

mercredi 17 février 2016

Jamais assez maigre Journal d'un top model

Après avoir vu l'interview de Victoire Maçon Dauxerre, j'ai eu envie de lire son histoire, parue en 2016 aux éditions Les Arènes.



À 17 ANS, EN PLEINES RÉVISIONS DU BAC, Victoire fait du shopping à Paris, quand elle est repérée par un chasseur de mannequins. Engagée par l’agence Elite, elle mesure 1,78 m et pèse 56 kg. Trop grosse ! Ou pas assez maigre. Elle va perdre 9 kg en ne mangeant que trois pommes par jour, afin de répondre aux exigences tyranniques des maisons de couture.
EN SEPTEMBRE, ELLE ATTEINT LA TAILLE 32, sésame indispensable pour briller lors des castings, et participe avec succès à sa première fashion week à New York. Avec Milan et Paris, elle enchaîne vingt-deux défilés pour les plus grands créateurs : Céline, Alexander McQueen, Miu Miu, Vanessa Bruno... Elle entre dans le Top 20 des mannequins les plus demandés.
MAIS DERRIÈRE LA SOIE ET LES PAILLETTES, Victoire découvre un système inhumain : des adolescentes que l’on prend pour des femmes sont traitées comme des objets. La sélection est impitoyable et la maigreur devient une obsession. Elle est emportée dans la spirale de l’anorexie. Sept mois après ses débuts fracassants, elle fait une tentative de suicide et passe des podiums à l’hôpital.

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On se doute bien que la vie de mannequin est loin d'être rose et ce n'est pas la première fois que l'on parle de l'anorexie, malheureusement omniprésente dans ce milieu. Mais ce qu'on découvre dans ce livre, c'est la manière dont ces jeunes filles sont traitées, le mépris permanent des professionnels de la mode à l'égard de leurs faire-valoir interchangeables et remplaçables.
"Vous êtes merveilleuse, magnifique, formidable, vous allez devenir un super top model!" Mais dès que le contrat est signé, le discours et l'attitude changent. Entre son agent qui se goinfre devant elle mais qui l'engueule dès qu'elles mange autre chose qu'une pomme ou une feuille de salade, parce que hé ho faut pas déconner, faut rentrer dans les fringues, les directeurs de casting qui traitent les filles comme du bétail sans même leur adresser la parole alors qu'elles ont attendu des heures et les stylistes que ne créent que des vêtements taille 32, on se demande ce qui est le pire. Sans oublier les photographes qui les font poser dehors en sous-vêtements au mois de décembre, les buffets bas de gamme avec plats en sauce qu'on leur prévoit (quand on leur prévoit à manger!) tandis que les autres mangent du bio, les coiffeurs massacreurs de cheveux avec leurs produits toxiques et la compétition acharnée entre les filles.
Ces filles qui à forcent d'être maltraitées, malmenées, affamées, deviennent à leur tour maltraitantes avec les maquilleurs, les habilleuses, les chauffeurs de taxi...  Là où on leur fait miroiter une vie de star, elles ne trouvent finalement que du harcèlement moral poussé à son paroxysme et un silence assourdissant autour de l'anorexie.
Comment en est-on arrivé là? Qui déteste à ce point les femmes pour vouloir les faire disparaître en gommant tout ce qui les caractérise jusqu'à les faire ressembler à des cintres? Oui des cintres. Car quelle femme adulte en bonne santé porte du 32? Personne. Pas même ces chères clientes de la haute société qui achètent de la haute couture. Alors pourquoi créer des vêtements que personne ne pourra porter en l'état? Pourquoi demander à ces jeunes filles de maigrir à ce point pour après retoucher les photos et leur rajouter des rondeurs là où il en manque? Parce que sans ça, soyons honnête, elles ont l'air malade sur les photos. Et les filles malades, ça ne fait pas vendre.
Ce livre fait froid dans le dos. A mettre entre toutes les mains des adolescentes qui rêvent de devenir mannequin. En espérant que cela fasse bouger les choses.
Et messieurs dames les créateurs de mode, arrêtez de vouloir nous faire croire que la mode sublime les femmes. Les femmes n'ont pas besoin de cette mode-là pour être belles.

lundi 8 février 2016

D'après une histoire vraie

C'est le premier livre de Delphine de Vigan que je lis. Je n'avais jamais entendu parler de son précédent roman, un best-seller, et "Rien ne s'oppose à la nuit" m'évoque surtout Alain Bashung. J'avais regardé d'un œil distrait l'interview de l'auteur dans le magazine de la santé mais sans vraiment faire attention à ce qu'elle disait. Aussi est-ce sans a priori mais avec beaucoup de curiosité que j'ai commencé ce roman (paru en 2015 chez JC Lattès), offert par mon beau-père, chose curieuse car je n'ai pas souvenir d'avoir parlé de lecture avec lui et je n'ai aucune idée du genre de livres qu'il apprécie.


"Ce livre est le récit de ma rencontre avec L. L. est le cauchemar de tout écrivain. Ou plutôt le genre de personne qu'un écrivain ne devrait jamais croiser."

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C'est donc l'histoire de Delphine, écrivain, la quarantaine, qui termine la promo de son dernier livre qui a eu un succès aussi retentissant qu'inattendu pour elle. Elle est physiquement et moralement épuisée, d'autant plus que son livre est très intime, autobiographique. Elle décide donc de faire une pause, notamment pour profiter de ses enfants qui partiront étudier loin à la rentrée prochaine, avant de se lancer dans l'écriture d'un nouveau roman, qui sera une fiction cette fois.
Elle fait alors la rencontre de L. L. est un peu tout ce que Delphine n'est pas. Elle est toujours impeccable, bien coiffée, bien maquillée, bien habillée. Toujours à l'aise en société, toujours de bonne humeur, toujours à l'écoute, elle a un don pour capter tout de suite ce qui ne va pas chez les autres. Elles ont aussi beaucoup de choses en commun, notamment l'écriture. L. est nègre, elle écrit la vie des autres en restant dans l'ombre. Elles deviennent très vite proches. L. lui pose alors des questions sur son prochain livre: que va-t-elle écrire après ça? Delphine lui parle de son projet mais elle doute. L. lui certifie qu'elle doit continuer dans la veine de son dernier livre, dans le vrai, qu'elle ne peut pas revenir à la fiction.
Delphine est déstabilisée, elle n'arrive pas à se remettre à écrire. Et les lettres anonymes odieuses, lui reprochant d'avoir fait beaucoup de mal autour d'elle avec son dernier livre, ajoutent à son désarroi. Pourtant elle n'en parle à personne, sauf à L., et se contente de donner le change. Heureusement, L. est là pour la rassurer et faire tout ce qui est en son pouvoir pour qu'elle soit dans de bonnes conditions pour écrire. Ecrire ce fameux livre encore plus intime. Mais L., lui veut-elle vraiment du bien?

Cette histoire est constamment entre deux eaux. La narratrice ressemble furieusement à l'auteur, pourtant c'est un roman. A-t-elle, elle aussi, rencontré quelqu'un comme L. après le succès fulgurant de son précédent livre? Ou bien a-t-elle tout inventé? Quelle est la part de réel? Quelle est la part de fiction? Et c'est là tout l'art de ce roman, laisser le lecteur essayer de démêler le vrai du faux, tout en assistant, impuissant à l'emprise grandissante de L. sur Delphine. On les voit, les petites manœuvres, toute en finesse, de L. On a envie de hurler à Delphine ce qui est en train de se passer. Mais Delphine est comme tout le monde, c'est quand on a les choses sous le nez qu'on les remarque le moins. Comment va-t-elle pouvoir sortir de cette situation? Va-t-elle seulement y arriver?
Finalement, est-ce bien important de savoir si c'est vrai ou non, du moment que l'histoire est bonne?

lundi 1 février 2016

Février: Cowboys et/ou Indiens. Pour les cowboys, ça peut être des temps modernes avec de belles santiags.

Pour ce thème, mon choix s'est porté sur Brokeback Mountain d'Annie Proulx, nouvelle parue en 1997 dans le New Yorker (2001 pour la traduction française dans le recueil Les Pieds dans la boue, éditions Payot, rééditée seule en 2006 chez Grasset).


Brokeback Mountain: un bout de terre sauvage, hors du temps, dans les plaines du Wyoming. Ennis del Mar et Jack Twist, cow-boys, nomades du désert américain, saisonniers des ranchs, n'ont pas vingt ans. Ils se croisent le temps d'un été. La rencontre est fulgurante. Ni le temps, ni l'espace, ni les non-dits, ni la société n'auront raison de cet amour - que seule brisera la mort.

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Alors, par où commencer? Par le film peut-être. Je l'ai vu plusieurs fois, j'ai adoré (et j'ai pleuré comme une madeleine). Aussi étais-je curieuse de découvrir le livre qui en était à l'origine. On est souvent déçu quand on se rend compte que certains passages d'un livre ont été escamotés dans le film ou à l'inverse heureux de découvrir des détails supplémentaires au long des pages. Tout dépend si l'on commence par le livre ou le film.
Ici la situation est tout autre puisqu'il s'agit d'une nouvelle. J'ai été surprise par la brièveté du récit., je l'ai lu d'une traite. Mais pourtant tout y est: ces deux jeunes hommes, pauvres, errant d'un job minable à un autre, coincés dans une vie formatée qui ne leur convient pas mais dont ils sont pourtant incapables de sortir. Et la vie n'est pas tendre avec eux, elle ne leur a pas fait de cadeau et ne leur en fera pas. Sauf peut-être cet amour qui les unit, seul point fixe dans leur quotidien misérable. On peut les aimer, les détester, leur reprocher les choix qu'ils ont faits ou au contraire ceux qu'ils n'ont pas faits, mais en tout cas, on ne peut pas rester indifférent. On souffre avec eux. J'ai souffert avec eux.
L'histoire a été étoffée dans le film, notamment du côté de Jack Twist, le récit initial se déroulant du point de vue d'Ennis. Le texte est rude, abrupt, sans chichis, presque sans émotion. J'avoue avoir préféré le film qui a su faire ressortir toutes ces émotions contenues, qui a sublimé cet amour secret, interdit mais si beau.
Mais peut-être la nouvelle est-elle à l'image de ses personnages: sobre, sans artifice, dans le vrai tout simplement.

lundi 25 janvier 2016

Bonus de janvier: encore des pirates!

Comme j'ai beaucoup attendu l'arrivée de mon choix initial de janvier et que vos avis étaient plutôt positifs, j'ai décidé moi aussi de lire Les Yeux de tempête d'Anne Rossi (2013, Editions Laska) et je n'ai pas été déçue. Il s'agit d'une série de quatre nouvelles dont voici le résumé du premier tome.




Ioen Le Hir, corsaire de son état et capitaine de la Salicorne, doit prendre à bord le fils de son armateur. Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'idée de jouer les gouvernantes ne l'enchante guère! Mais il n'avait pas imaginé le pire: que son irritation se change en trouble lorsqu'il découvre le jeune homme blond en question...
Contraint d'embarquer dans une expédition censée "faire de lui un homme", Guillaume Guyader ne se trouve cependant pas à plaindre. Au moins, prendre le large lui permettra d'oublier le destin tout tracé qui l'attend sur la terre ferme, ainsi que le secret qui le pousse à fuir. Quoique... rien n'est moins sûr depuis qu'il a croisé la tempête dans les yeux de son nouveau capitaine.

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Les deux protagonistes sont très différents. Intelligent, intègre (il est corsaire et non pirate) et beau garçon, Ioen possède une autorité naturelle qui lui a permis de se faire respecter de son équipage et de devenir rapidement capitaine malgré son jeune âge. Naviguer est une seconde nature chez lui et son seul regret est de ne pas être propriétaire de son bateau.
A l'inverse, Guillaume, issu de la bourgeoisie Nantaise, est inconséquent et désinvolte. Il sait jouer de ses charmes pour tirer profit de toutes les situations, ce qui lui attire souvent des ennuis. Et c'est bien pour ça qu'on l'envoie sur ce bateau!
La rencontre entre ces deux-là promet d'être orageuse!
Si vous avez envie de voyager, allez-y! En quelques pages, Anne Rossi nous embarque dans un univers haut en couleurs. On a chaud sous le soleil des Antilles, froid sous la tempête, on étouffe dans la moiteur du bayou et on transpire en Inde. L'ambiance à bord et dans les différentes escales est très bien retranscrite. Ça se lit vite et ça dépayse (j'ai lu les quatre nouvelles à la suite en moins d'une semaine), idéal pour se changer les idées mais qu'on n'a pas le temps de se lancer dans L'Ile au trésor.
Mention spéciale pour Ioen, mon coup de cœur de cette histoire.

samedi 23 janvier 2016

Janvier: Pirates ou Vikings. Attention au mal de mer!

Pour ce thème j'ai choisi de lire L'idylle interdite de Teresa Medeiros, paru en 1994 pour la version originale, en 2000 pour la traduction française aux Editions J'ai lu.




Etre enlevée par le capitaine Doom, redoutable pirate, est une expérience épouvantable ! Et cela, même s'il n'est pas dépourvu de charme. Pourtant, depuis qu'elle s'est enfuie et est rentrée à Londres, Lucy ressasse ce souvenir avec une certaine nostalgie. En revanche, l'amiral Snow, son père, ne décolère pas. Doom le lui paiera ! En attendant, il faut veiller sur Lucy nuit et jour. Pour cela, il engage un garde du corps : Gerald Claremont. Bien que bel homme, Lucy le déteste tout de suite. D'autant plus que, sans lunettes, Gerald ressemble étrangement au capitaine Doom.

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La romance ne fait pas partie de mes lectures habituelles alors je dois avouer que j'avais un peu peur de tomber sur une niaiserie. Et bien pas du tout!
Lucy est une jeune fille intelligente, pleine de talent mais qui s'ennuie dans sa petite vie bien réglée par un père autoritaire où toute fantaisie est étouffée dans l’œuf. Une seule consigne pour elle: rester à sa place de jeune fille bien comme il faut et surtout faire honneur à son père.
Gerald Claremont est un homme mystérieux. S'il a toutes les qualifications requises pour le poste de garde du corps, on se rend bien vite compte que la sécurité de Lucy est loin d'être sa priorité. Qui est-il et que vient-il faire ici? Fouiner, on s'en doute mais dans quel but? Pourquoi est-il obsédé par Lucien Snow dont la vie est ennuyeuse à mourir?
Lucien Snow, amiral de la Royal Navy, à la retraite forcée après une blessure, a une maison et une vie à son image, bien rangées, organisées au millimètre près et il mène tout le monde à la baguette. Sa seule ambition est de terminer l'écriture de ses mémoires, glorieuses évidemment. Aussi est-il pressé de faire cesser les actions du Capitaine Doom qui pourrait mettre en péril sa retraite tranquille et nuire à sa réputation.
Voici donc les personnages principaux de ce roman, tous trois des caractères forts, ce qui ne va pas sans heurts. S'il est regrettable que la quatrième de couverture nous en dévoile un peu trop sur Gerald Claremont, la deuxième partie du roman est en revanche inattendue et le suspense au rendez-vous. L'intrigue est plus complexe et plus sombre qu'elle n'y parait au premier abord, il ne s'agit pas juste d'un énième mauvais garçon qui séduit une jeune fille de bonne famille. Tous ont de bien lourds secrets à cacher!
Pour conclure, je dirai que ce roman est une bonne surprise, le style est simple, on est vite plongé dans l'ambiance et on a hâte de connaitre le fin mot de l'histoire.

mercredi 6 janvier 2016

Challenge : un livre, un prince charmant... ou pas

Bonjour à toutes et à tous,


Je crée ce blog pour poster mes chroniques pour ma participation au challenge "Un livre, un prince charmant... ou pas" proposé par Lire ou dormir, il faut choisir.

Vous vous demandez sûrement pourquoi ce titre de blog. C'est très simple: je lis quasiment exclusivement dans mon lit, parfois dans mon canapé. On lit tellement bien allongée, pourquoi choisir une autre position?
Pourquoi participer à ce challenge? D'abord parce que c'est ma cousine qui  le propose (et ouais je connais du monde moi ;) ) et surtout parce que le thème est... charmant! Sans mauvais jeu de mot, j'aime beaucoup voir les liens se tisser entre des personnages, l'anticipation (est-ce que ce sera lui ou un autre?), l'impatience du chapitre suivant (va-t-il enfin l'embrasser?) et bien sûr me rêver à la place de l'héroïne (ah Peeta, j'affronterai l'arène pour toi! Non je déconne, j'ai peur des araignées et je ne sais pas tirer à l'arc.) et tout cela même si ce n'est pas un roman d'amour à la base. Ça me permettra aussi de découvrir des livres vers lesquels je ne me serais pas dirigée spontanément et de partager tout ça avec les autres participants.
Je publierai donc une chronique par mois sur un livre respectant le thème du challenge. J'espère y arriver, et même pourquoi pas, continuer ce blog après le challenge pour partager mes lectures.
Le thème de janvier c'est pirate ou viking, ma mission de demain est donc de partir à l'abordage de la librairie!