jeudi 21 novembre 2019

Journal d'une accoucheuse

Encore un roman trouvé par hasard, en allant récupérer des magazines chez une dame, Journal d'une accoucheuse de Priyamvada N. Purushotham, paru en 2014 chez Actes Sud.


Jusqu’à ce cours de sciences naturelles où il lui a fallu disséquer une grenouille, Mrinalini avait décidé de devenir actrice, mais cette expérience a suscité en elle une tout autre vocation : elle sera médecin et mettra des enfants au monde.

Après des années d’études à Delhi puis en Angleterre, Mrinalini retourne à Madras afin d’y ouvrir une clinique de gynécologie. C’est à travers son récit que le lecteur fait connaissance avec six de ses patientes aux origines, âges et aspirations différents.
Zubeida, qui porte la burqa et regarde Jules et Jim en cachette, est, en effet, bien éloignée de Megha, la mère en souffrance dans une famille patriarcale, ou de Leela, la jeune beauté ultra-protégée. Quant à Pooja, la lycéenne, violée par “le beau capitaine de l’équipe de cricket”, elle n’a rien à voir ni avec Tulsi, l’insatisfaite publicitaire qui vit en union libre, ni avec Anjolie, la performeuse franco-indienne au lourd passé.
Au fil des consultations, Mrinalini s’implique toujours plus dans leur vie, car depuis que l’inconstant Sid l’a abandonnée pour épouser une surfeuse, la jeune femme n’a plus qu’un seul désir : donner des ailes à ses patientes.
De l’infanticide des filles au viol, ou à l’avortement, c’est sous le signe de la sensibilité mais non sans humour que ce premier roman se confronte, avec une fraîcheur de ton inédite, aux graves questions de société qui affligent en profondeur l’Inde contemporaine.


*****


Mrinalini est une Indienne privilégiée. Riche, éduquée et libre de choisir sa vie. Ce qui n'est pas le cas de toutes ses patientes. Elle nous raconte ainsi la vie de six d'entre elles, issues de milieux différents, aux traditions différentes.
Toutes ces femmes subissent les pressions de leur famille, de leur entourage, de la société. Ces pressions sont multiples et très différentes d'un milieu à l'autre. Mais ces femmes ont une chose en commun: elles ne se sentent pas bien à la place qu'on leur a assignée. Certaines se résignent, d'autres se rebellent, mais elles vont toutes mettre en oeuvre des stratégies pour se libérer, au moins un petit peu, de ce qui les oppressent, pour essayer d'avoir une vie meilleure. Mrinalini assiste en spectatrice à ces changements mais cela l'amène à réfléchir sur sa vie.

Ce roman brosse un tableau, un peu superficiel, des multiples facettes de l'Inde et offre de beaux portraits de femmes désireuses de changer leur avenir.

dimanche 27 octobre 2019

La princesse et le caca

Trouvé au Festival pour l'école de la vie, La princesse et le caca, de Lara Fairy Love et illustré par Jenna Andreotti, paru en 2013 aux éditions Le Hêtre, est une petite pépite.

Toutes les femmes sont des princesses; des princesses qui savent accomplir des choses aussi naturelles que faire caca ou mettre un bébé au monde lorsqu'elles se débarrassent de ces représentations lisses et corsetées de l'idéal féminin - parce que faire caca ou enfanter, c'est la même loi et ce n'est pas cracra - ; des princesses qui, lorsqu'elles sont inspirées par de bonnes fées, sont capables de merveilles.

*****

Ah le fameux cliché des princesses qui ne font pas caca. Comment faire quand on est la princesse parfaite, marié au prince charmant parfait, habitant dans le château parfait et qu'on a une envie pressante mais qu'on ne sait pas où se trouvent les toilettes puisqu'on est supposée ne pas en avoir besoin?
Heureusement, une vieille dame, un peu fée, un peu sorcière, va lui apporter une chose essentielle: la connaissance. La sienne, celle de sa mère, de sa grand-mère, de son arrière-grand-mère, etc... Elle va l'aider à prendre confiance en elle et à lâcher-prise pour accomplir tout ce qu'elle veut. Parce que cette histoire, c'est bien plus qu'une histoire de caca et d'accouchement, c'est une histoire d'empowerment, qui souligne l'importance de la transmission de femme à femme. Les femmes sont capables de tout quand elles ont suffisamment confiance en elles pour sortir des clichés et des sentiers battus.
Un indispensable de la bibliothèque jeunesse pour les filles et les garçons.

dimanche 29 septembre 2019

Les Ailes d’émeraude

J'ai trouvé ce livre dans la bibliothèque d'une amie (toujours mettre le nez dans la bibliothèque de ses ami.e.s) et piquée par la curiosité, je l'ai emprunté. Les Ailes d'émeraude d'Alexiane de Lys, paru en 2014 chez Nouvelles Plumes.


A bientôt 18 ans, Cassiopée est contrainte de quitter l'orphelinat où elle vit depuis l'accident qui a tué sa mère. Seule au monde et lâchée dans la ville, elle a la désagréable et persistante impression d'être suivie...
Un soir, elle est violemment agressée par deux inconnus. Très mal en point, elle est sauvée de ce mauvais pas par un mystérieux et séduisant garçon, Gabriel. Leur rencontre n'est pas un hasard. Grâce à lui, Cassiopée découvre sa véritable nature: elle appartient aux Myrmes, un peuple ailé doté d'incroyables pouvoirs sensoriels. En pleine métamorphose, la jeune fille se lance dans cet univers totalement nouveau avec l'espoir de percer, enfin, les mystères de son passé.


*****


Premier volume d'une trilogie dont j'ai déjà commencé le tome 2, Les Ailes d'émeraude nous raconte les aventures de Cassiopée, propulsée dans un monde inconnu avec son lot de dangers et de déconvenues. Elle qui est plutôt du genre solitaire se retrouve dans une communauté mystérieuse aux règles compliquées dont personne ne semble avoir envie de lui raconter les secrets.
J'aime bien le personnage principal, elle a du caractère et ne se laisse pas faire, même si parfois ça lui joue des tours. Je trouve Gabriel assez agaçant mais je crois que c'est le but. Les personnages secondaires sont variés et intéressants.
On peut avoir l'impression que les choses sont claires avec les gentils d'un côté et les méchants de l'autre mais c'est loin d'être aussi simple et ce premier tome nous apporte suffisamment de réponses pour ne pas être frustré.e mais garde assez de mystère pour avoir envie de lire la suite.

On voit bien qu'il s'agit d'un premier roman avec quelques maladresses. Même si on n'évite pas quelques clichés, l'intrigue est intéressante et bien menée, avec ce qu'il faut de suspense. Un livre rafraîchissant à lire pour s'évader sans se prendre la tête.

mardi 24 septembre 2019

Accouchement Les femmes méritent mieux

J'ai rencontré Marie-Hélène Lahaye lors d'un colloque intitulé "Femmes et violences médicales". J'ai beaucoup apprécié ses interventions et après avoir discuté un peu avec elle, j'ai acheté son livre "Accouchement Les femmes méritent mieux", paru en 2018 aux Editions Michalon. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce livre fût une claque.

Depuis les années 1960, l'hôpital est devenu le lieu de l'accouchement. Disparues les terreurs d'antan et les souffrances d'un autre âge : la péridurale y est aujourd'hui reine pour supprimer les douleurs. Pourtant, dès que l'on questionne les femmes sur leur expérience, nombreuses sont celles qui font part de vexations, d'intimidations, de coercitions, voire de brutalités et de violences. Ce qui devait être un heureux événement se transforme en cauchemar sous la pression des médecins qui suivent les protocoles hospitaliers. "On m'a volé mon accouchement." Le refus d'entendre les femmes et la domination que les soignants exercent sur elles sont à l'origine de traumatismes physiques et psychiques considérables. Un grand nombre des dépressions post-partum ou des syndromes de stress post-traumatique trouvent probablement là leur cause. Restée longtemps cachée, cette violence commence à apparaître au grand jour, alors que la parole des femmes se libère enfin. L'obstétrique est profondément misogyne. Elle considère les femmes comme faibles, malades, dangereuses, dont le corps serait inadapté pour mettre les enfants au monde. L'accouchement est ainsi resté l'un des derniers bastions de la domination masculine. Rendre les femmes maîtresses de leur accouchement exige, ni plus ni moins, une révolution. En analysant les pratiques autour de l'accouchement à travers la littérature scientifique, les recommandations des instances de santé et les travaux d'historiens et d'anthropologues, Marie-Hélène Lahaye signe un document majeur, livre-clé dans la réorientation des politiques à mener autour des droits des femmes.

*****
Les violences gynécologiques et obstétricales sont un sujet qui me tient à cœur car j'en ai moi-même été victime. Mais sans pouvoir trop en parler, ou en tout cas, sans trouver à qui en parler, avec toujours plus ou moins la même réponse "Mais ton bébé va bien, c'est le principal."
Je pensais en connaître un rayon sur le sujet mais j'étais loin du compte. Marie-Hélène Lahaye, juriste belge et autrice du blog "Marie accouche là", remonte à l'origine de la gynécologie obstétrique pour expliquer les pratiques actuelles et surtout leur persistance en dépit des publications scientifiques et des recommandations de l'OMS. Et c'est là la force de ce livre: un incroyable travail de bibliographie scientifique. Ce livre n'est pas un recueil de témoignages (le net en est plein si ça vous intéresse) mais une véritable analyse scientifique de la situation.
Pourquoi la gynécologie obstétrique a-t-elle tant de mal à évoluer en s'appuyant sur les dernières recherches (ce qu'on appelle l'evidence based medecine) contrairement aux autres spécialités médicales? Pourquoi des pratiques délétères sont-elles encore largement utilisées en France et en Belgique alors qu'elles ont été considérablement réduites voire abandonnées dans les pays nordiques et anglo-saxons? Comment expliquer cette différence?  Pourquoi la parole des femmes est-elle systématiquement niée? Leur ressenti pas écouté? Pourquoi agite-t-on toujours le spectre de la peur (la douleur, la mort de la mère ou de l'enfant) pour les soumettre à des pratiques injustifiées et souvent douloureuses? Pourquoi le consentement libre et éclairé de la patiente pour chaque acte médical (une obligation légale) passe à la trappe la plupart du temps? Les gynécologues et les sages-femmes ne sont bien sûr pas volontairement maltraitant.e.s la plupart du temps. Evidemment que personne ne se lève le matin pour aller travailler en se disant "tiens, et si je faisais de la merde aujourd'hui?"
Marie-Hélène Lahaye répond à toutes ces questions, preuves scientifiques à l'appui, et propose des solutions à mettre en place, à commencer par arrêter de considérer les femmes comme incapables de prendre une décision raisonnable. Son livre m'a permis (et sûrement à beaucoup d'autres) de mettre des mots sur cette souffrance et de voir les choses d'un point de vue plus global et féministe.
Les choses doivent changer, les pratiques doivent évoluer, les praticien.ne.s doivent se remettre en question, la gestion des hôpitaux doit être revue. Programme ambitieux mais nécessaire.
Un livre indispensable à tou.te.s celles et ceux que le sujet intéresse. Je vous recommande également l'excellent documentaire d'Ovidie "Tu enfanteras dans la douleur" disponible sur Arte.tv.

jeudi 18 juillet 2019

Quelqu'un pour qui trembler

Encore un Gilles Legardinier, comme ça, pour la route, Quelqu'un pour qui trembler, paru en 2015 chez Fleuve Editions.

Comment être un père quand on arrive vingt ans après? Pour soigner ceux que l'on oublie trop souvent, Thomas a vécu des années dans un village perdu en Inde. Lorsqu'il apprend que la femme qu'il a autrefois quittée a eu une fille de lui, ses certitudes vacillent. Il lui a donné la vie, mais il en a moins fait pour elle que pour n'importe quel inconnu.
Est-il possible d'être un père quand on arrive si tard? Comment vit-on dans un monde dont on ne connait plus les codes?
Pour approcher celle qui est désormais une jeune femme et dont il ne sait rien, secrètement, maladroitement, Thomas va devoir tout apprendre, avec l'aide de ceux que le destin placera sur sa route.

*****

Au départ, je n'étais pas spécialement emballée par le sujet mais je me suis dit, un Gilles Legardinier on ne peut pas se tromper. Erreur.
J'ai trouvé le début un peu laborieux, Thomas qui revient d'Inde et accepte un poste de directeur de maison de retraite pour se rapprocher de sa fille. Il va observer de loin la maison où elle habite avec sa mère, puis il l'observe à la sortie de son école d'infirmières. On attend le moment où il va prendre contact avec sa fille mais en fait non, il continue de l'espionner. Ce comportement, que je trouve peu crédible, m'a mis très mal à l'aise. Et il continue sur sa lancée, attention spoilers, il rachète toutes les affaires qu'elle vend en brocante, il interfère dans sa vie amoureuse, héberge son petit copain, le conseille sur comment la récupérer après qu'elle l'ait quitté, etc, j'ai trouvé tout ça hyper malsain et j'ai vraiment eu du mal à finir le livre. Et au final, Thomas n'a rien appris de ce qu'implique le rôle de père et c'était pourtant ça le sujet du roman.
L'infirmière de la maison de retraite est vraiment too much et sa romance avec Thomas pas du tout subtile, on la voit arriver à 15 km.
Heureusement les résidents sont des personnages attachants qui nous arrachent un sourire de temps en temps.
Mais tout ce petit monde suit Thomas dans ses délires à propos de sa fille, même les plus fous, ce qui n'est absolument pas possible pour des personnes saines d'esprit. Sa gestion de la maison de retraite et du contrôle de l'administration est carrément ubuesque, digne d'une mauvaise comédie avec Ben Stiller.
En résumé, à part les cinq personnes âgées de la résidence qui m'ont fait rire un peu, je n'ai rien aimé dans ce roman, ni les personnages principaux, ni l'histoire. Moi qui avait tant aimé les autres romans de Gilles Legardinier, je ressors déçue de ma lecture. On verra pour le prochain.

dimanche 14 juillet 2019

Le Chœur des femmes

Depuis le temps qu'on me le recommande, il était plus que temps que je lise enfin Le Chœur des femmes de Martin Winckler, publié pour la première fois en 2009 aux éditions P.O.L. Et je n'ai pas été déçue, ce livre est à la hauteur des ses critiques élogieuses.

Jean Atwood, interne des hôpitaux et quatre fois major de sa promo, vise un poste de chef de clinique en chirurgie gynécologique. Mais au lieu de lui attribuer le poste convoité, on l'envoie passer son dernier semestre d'internat dans un service consacré à la médecine des femmes.
Le docteur Atwood veut faire de la chirurgie, et non passer sont temps à écouter des femmes parler d'elles-mêmes à longueur de journée. Ni travailler pour un chef de service dont la réputation a tout pour lui déplaire.

*****

J'ai volontairement raccourci le résumé car je trouve qu'il en dévoilait trop.
On arrive directement avec Jean Atwood dans l'unité 77, service quelque peu particulier dirigé par le Dr Franz Karma. Ces deux médecins ont un avis bien différent sur la façon de traiter les patientes et forcément, ça va coincer. Qui a raison, qui a tort? Quels compromis trouver? Et si on commençait par demander leur avis aux principales intéressées, les femmes?
Ce roman est à la fois atroce et génial. Parce que ce qu'il raconte est vrai. Et que la vérité n'est pas toujours belle à voir.
Jean Atwood est absolument exécrable. Imbuvable, insupportable, le stéréotype du médecin qui se pense supérieur à ses patient.e.s parce qu'il a la connaissance. Tout le monde en a rencontré un comme ça dans sa vie. Sans forcément le remarquer, parce qu'on est habituellement de l'autre côté du bureau, on n'entend pas ce qui se passe en coulisses. Mais pourquoi ce comportement?
Franz Karma a mauvaise réputation. Pourquoi autant de femmes viennent le consulter et se confier à lui? Il y a forcément une raison, bonne ou mauvaise.
Et puis il y a toutes ces femmes, ces patientes, dont les récits se croisent et résonnent en nous, font écho à notre propre histoire, ou non. On ne peut rester insensible à leurs souffrances, petites ou grandes, surtout dans le contexte actuel de libération de la parole autour des violences obstétricales et gynécologiques, de menace des droits fondamentaux comme celui de l'accès à l'IVG.
J'ai eu la chance de rencontrer Martin Winckler lors d'un colloque sur les femmes et les violences médicales et de discuter un peu avec lui de son roman. C'est un formidable auteur et un formidable orateur. Ce livre est un véritable coup de poing et un véritable coup de cœur. Je l'ai dévoré en quelques jours, lisant jusqu'à 4h du matin. Le récit nous happe et nous horrifie en même temps, et nous donne matière à réfléchir. Il nous passionne tellement qu'on lui pardonne sa fin un peu rocambolesque.
A lire d'urgence si ce n'est pas déjà fait. Et si c'est fait, partagez, faites tourner (merci copine).

mardi 21 mai 2019

Sortilèges

Une lecture commune organisée par les éditions Sema, que je remercie, Sortilèges écrit par Denis Labbé et illustré par Krystal Camprubi, paru en avril 2019.

Que faire lorsqu'on est une fille ordinaire et qu'on apprend qu'on est une sorcière?

A 11 ans, Lisa voit sa vie changer lorsqu'une chouette devient son professeur de magie. Le monde lui apparaît alors plus surprenant et plus inquiétant. En compagnie de ses amis, Ambre, Flora et Nathan, elle va explorer un univers nouveau et apprendre à se servir de ses pouvoirs.

*****

Sortilèges est un roman assez court, à l'écriture fluide, un format adapté au public visé (environ 7-8 ans). On y découvre Lisa, apprentie sorcière, et ses amis. Même si elle manque un peu de détails, notamment sur la provenance des pouvoirs de Lisa (mais on espère les voir arriver dans le tome suivant), l'histoire est intéressante, pleine de rebondissements et de suspens, de quoi ravir les jeunes lecteurs et peut-être leur donner quelques frayeurs. J'aime beaucoup la chouette professeure de magie. Mais je ne vous en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue.
Les illustrations sont magnifiques, je trouve juste dommage que ça ne suive pas la description de Lisa qui a des cheveux noirs frisés.
Deux choses m'ont un peu gênée. Les filles qui parlent de "beaux mecs", ça me parait un peu déplacé vu l'âge des personnages. Qu'elles parlent de garçons, je veux bien mais de beaux mecs... (ou alors je suis trop naïve). Et le comportement des filles vis à vis de Nathan. C'est censé être leur copain mais dès qu'il ouvre la bouche, elles se moquent de lui.
En conclusion, je dirai que c'est un chouette roman, avec une intrigue prometteuse, un format adapté pour les plus jeunes et leur donner le goût de la lecture. Une belle introduction à ce qu'on espère être une longue série de livres.

samedi 27 avril 2019

Le livre perdu des sortilèges

Après un long silence, enfin une nouvelle chronique. Pourquoi? Parce que j'ai lutté pendant 3 mois avec ce livre: Le livre perdu des sortilèges de Deborah Harkness, paru en 2011 chez Orbit.

Diana Bishop a renoncé depuis longtemps à un héritage familial compliqué pour privilégier ses recherches universitaires, une vie simple et ordinaire. Jusqu’au jour où elle emprunte un manuscrit alchimique : l’Ashmole 782. 

Elle ignore alors qu’elle vient de réveiller un ancien et terrible secret – un secret convoité par de nombreuses et redoutables créatures. Dont Matthew Clairmont.
Un tueur, lui a-t-on dit. Malgré elle, Diana se retrouve au cœur de la tourmente.

*****

Alors je vous le dis tout de suite, ma critique ne sera pas élogieuse. J'ai trouvé ce livre en brocante et à la base, il avait tout pour me plaire: des sorcières, des vampires, des secrets, deux autres tomes. Quelle ne fut pas ma déception.
Le récit démarre pourtant plutôt bien. On y fait la connaissance de Diana Bishop, femme talentueuse, intelligente et indépendante, qui a décidé de bannir la magie de sa vie et de se consacrer à sa carrière de chercheuse à Oxford malgré sa longue lignée de sorcières. Elle tombe par hasard sur un manuscrit magique, l'Ashmole 782, et parvient à l'ouvrir sans trop savoir comment. Déjà là, c'est un peu nébuleux, on ne comprend pas bien ce qui se passe, mais soit, les explications viendront sûrement après.
Suite à ça, toutes les créatures magiques du coin lui tombent dessus, sorcières, démons et vampires, alors qu'elle avait pris soin jusque là de les éviter. Tout le monde convoite ce mystérieux livre pour des raisons diverses et notamment Mattheuw Clairmont, vampire de son état. Malheureusement, je n'ai pas du tout accroché à ce personnage. Sa description physique ne me plait pas du tout, bon ça c'est pas de chance, chacun ses goûts. Mais son caractère est insupportable, le gros macho de base, protecteur, jaloux, colérique et hautain. Alors je sais, ce sont ses caractéristiques de vampire. Mais on ne pourrait pas sortir des clichés un peu? Il est encore plus pénible qu'Edward Cullen.
Diana, qui se revendique indépendante et forte, l'appelle dès qu'elle a un pet de travers. On voit bien qu'il se passe quelque chose entre ces deux-là mais évidemment, encore un cliché, une congrégation mystérieuse dont Diana ignorait l'existence, interdit les relations entre vampires et sorcières.
Toute le monde veut s'en prendre à Diana pour récupérer le manuscrit et seul Mathew semble vouloir la protéger, ils s'enfuient donc tous les deux. Et là, plus rien. Le récit traîne en longueur, ça n'avance pas, on patauge. Ils se tournent autour tous les deux mais il ne se passe rien parce que Matthew est bien trop respectueux (!!!). Et ça vire au gnangnan et plus rien à propos du manuscrit ou de l'intrigue. C'est là que j'ai abandonné. Ce n'est pas souvent que j'arrête un livre en cours de route mais là vraiment je n'en pouvais plus.
Le roman partait très bien et avait vraiment une bonne base, mais le terrible manque de rythme, l'accumulation de clichés et mon antipathie pour les personnages ont eu raison de moi. Ce livre s'annonçait comme un roman pour adultes et on se retrouve dans une amourette d'adolescents. 
Manifestement, il a plu à d'autres puisqu'une série en a été tirée mais ce sera sans moi.