dimanche 19 novembre 2017

Novembre: joker, un livre qui traîne dans votre PAL depuis des lustres

N'étant pas inspirée par les livres tirés de jeux vidéos, j'ai opté pour un joker, un livre qui traîne depuis longtemps dans votre PAL. Voici donc Cassiopée, l'été des baleines de Michèle Marineau, paru en 1989.
Cassiopée revient. Avec son humour et sa tendresse, ses déprimes et ses enthousiasmes, ses projets et ses inquiétudes. De retour à Montréal après son «été polonais», elle se met à attendre. Attendre Marek, attendre les lettres de Marek, attendre l'été pour voir Marek. Comment vivra-t-elle les longs mois sans lui ? Comment se feront les retrouvailles tant attendues ? Comment se déroulera leur stage d'observation de baleines sur la Côte-Nord ? Et, surtout, que vient faire François Corriveau dans tout ça ?

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Ce roman est la suite de Cassiopée, l'été polonais que j'ai lu adolescente. Je n'ai appris qu'il y a un an ou deux qu'il existait une suite et comme j'avais adoré le premier, le deuxième a atterri dans ma PAL à ce moment-là.
J'étais très impatiente et curieuse de retrouver Cassiopée, une héroïne que j'avais beaucoup appréciée car justement, ce n'est pas une héroïne mais juste une ado normale. On retrouve bien le personnage, avec ses doutes et ses colères, son grand sens de l'auto-dérision. L'auteur décrit avec justesse les hauts et les bas de l'adolescence.
Malgré ça, je ressors perplexe de ma lecture. En effet, si la fin ne m'a pas plu, je sais qu'elle plaira à d'autres. Mais ce n'est pas tant la fin que les moyens d'y parvenir qui m'ont déplu. Je trouve la relation entre Cassiopée et François assez déconcertante. Ils sont amis au départ, François en espère plus et Cassiopée est un peu perdue entre lui qui est proche et Marek qui est loin. Jusque là rien de plus normal. Mais François multiplie les tentatives d'approche malgré les refus répétés de Cassiopée. Il insiste jusqu'à l'embrasser de force et revenir chez elle en l'empêchant de fermer la porte avec son pied. Cassiopée finit par le gifler et l'insulter mais il revient quand même. Si ce n'est pas du harcèlement ça...
Je pense que le contexte actuel avec le #metoo y est pour beaucoup, mais quand bien même, je ne suis vraiment pas sûre que ce soit un bon exemple de comportement. Peut-être aurai-je réagi différemment si je l'avais lu ado. Encore que. Ce qui m'avais justement plu dans L'été polonais, c'était que Cassiopée se rende finalement compte qu'un garçon sensible et respectueux vaut mille fois mieux qu'un playboy de la plage. Alors pourquoi ce revirement?
Finalement, je crois j'aurai préféré m'arrêter à ce premier roman qui m'a fait tant rire et voyager, et ne garder que le bon souvenir de mon adolescence.

lundi 16 octobre 2017

Harry Potter et l'enfant maudit

Une chronique qui traîne depuis longtemps. Il était temps que je la termine. Voici donc Harry Potter et l'enfant maudit de J.K. Rowling, John Tiffany et Jack Thorne, paru en 2016.


D'après une nouvelle histoire originale de J.K. Rowling, John Tiffany et Jack Thorne, la nouvelle pièce de théâtre de Jack Thorne, "Harry Potter et l'Enfant Maudit" est la huitième histoire de la saga Harry Potter et la première histoire de Harry Potter officiellement destinée à la scène. La première mondiale de la pièce aura lieu à Londres dans un théâtre du West End le 30 juillet 2016.

Être Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus. 

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C'est avec bonheur, et un peu d'appréhension, que j'ai replongé dans l'univers de Harry Potter. J'ai adoré les livres, lus plusieurs fois sans jamais m'en lasser, un peu moins les films, je trouve toujours qu'il manque trop de choses (mais bon il aurait fallu faire des films de 4h sinon). Un peu d'appréhension donc, notamment par rapport au format pièce de théâtre. Mais en fait, ça n'a pas été gênant du tout, on rentre facilement dans l'histoire et il y a suffisamment de descriptions pour ne pas se sentir perdu sans avoir la scène devant les yeux.
Le récit est centré sur Albus, le fils de Harry et Ginny, et son meilleur ami, Scorpius, le fils de Drago Malfoy. Même si la magie est présente partout, les thèmes principaux sont finalement communs aux sorciers et aux moldus: l'adolescence, les difficultés de communications entre les enfants et les parents et le poids du passé familial, qu'il soit bon ou mauvais. Difficile d'être soi-même quand on est le fils de Harry Potter, quand tout le monde s'attend à ce que vous soyez aussi doué que lui, surtout avec un frère et une sœur aînés particulièrement brillants.
Est-ce par provocation ou parce qu'ils ne se sentent pas à leur place qu'Albus et Scorpius se rapprochent? Toujours est-il qu'une profonde amitié naît entre eux et va les emporter dans une série d'aventures incroyables.
L'histoire est un peu tirée par les cheveux, Albus et Scorpius ne sont certes pas mes personnages préférés de la saga, mais j'ai apprécié le retour dans cet univers. Et ce sont finalement tous les petits détails du monde magique et tous ses personnages familiers et leur évolution en tant qu'adultes qui m'ont fait aimé ce livre.
Par contre, les nouveaux personnages secondaires ne sont pas développés, ce qui est normal vu qu'il s'agit d'une pièce de théâtre et non d'un roman, mais j'aurai aimé en savoir plus sur eux, notamment sur James et Lily, les deux premiers enfants de Harry. Deuxième point négatif: Ron est un parfait crétin, qui se laisse vivre et qui ne comprend pas grand chose de ce qui se passe. On sait bien que Ron n'est pas le meilleur des sorciers mais peut-on vraiment croire qu'Hermione s'encombrerait d'un mari aussi boulet, surtout une fois devenue ministre de la magie? Je pense qu'elle a besoin de quelqu'un qui stimule un minimum ses neurones.
A part ça, j'ai passé un très agréable moment de lecture et j'ai adoré revenir dans cet univers. J'aurai bien aimé voir la pièce pour être vraiment dans l'ambiance. Ça doit être... magique.

samedi 14 octobre 2017

Octobre: bis et coup de cœur

Un deuxième livre de ma PAL correspondait au thème et me faisait de l’œil depuis mon étagère et j'ai fini par craquer. Voici donc Avant toi de Jojo Moyes, paru en 2012.

Lou est une fille ordinaire qui mène une vie monotone à souhait. Quand elle se retrouve au chômage, dans ce trou paumé de l’Angleterre dont elle n’est jamais sortie, Lou accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l’accueil glacial qu’il lui réserve, Lou va découvrir en lui un jeune homme exceptionnel, brillant dans les affaires, accro aux sensations fortes et voyageur invétéré. Mais depuis l’accident qui l’a rendu tétraplégique, Will veut mettre fin à ses jours. Lou n’a que quelques mois pour le faire changer d’avis.

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J'ai dévoré ce livre en cinq jours, incapable d'arrêter de tourner les pages, incapable d'aller me coucher avant de tomber de sommeil. Ce qui ne m'était pas arrivé depuis bien longtemps.
Le roman aborde un thème dur, triste mais sans jamais tomber dans le pathos. On s'attache à ces deux personnages qui n'ont rien en commun, si ce n'est du répondant et un humour caustique. Lui, ancien requin de la City et gosse de riches, qui a fait au moins trois fois le tour du monde et elle, fille d'un quartier populaire, qui n'a jamais été plus loin que le bac et le bout de la ville, tous deux originaires de cette même petite ville perdue et touristique. Car c'est pour cela que Lou a décroché le job, pas pour ses compétences d'aide-soignante (absolument inexistantes) mais pour son caractère enjoué et son franc-parler. Pour essayer de sortir Will de sa solitude, de la prison mentale où il s'est replié depuis son accident. Et Lou ne va pas ménager ses efforts pour sortir cet ours mal léché de sa caverne, quitte à commencer par le secouer.
Les personnages secondaires sont également succulents. D'un côté, la famille de Lou avec ses hauts et ses bas, ses parents, notamment son père, qui n'est pas tendre quand il parle d'elle, sa sœur surdouée qui est à la fois indispensable et insupportable, son petit copain qu'on a, avouons-le, envie de gifler dès qu'il ouvre la bouche. La conversation avec son conseiller de l'agence pour l'emploi est juste hilarante.
De l'autre côté la famille de Will, sa mère qui reste digne à tout prix, pour conserver les apparences malgré sa profonde tristesse, son père absent, qui attend juste que ça se termine.
Une galerie de personnages tendres et émouvants et surtout qui ont l'air tellement vrais.
La plume de l'auteur nous embarque dans ce récit drôle, tendre, émouvant, tout à la fois et ne nous lâche pas avant la fin. Et j'ai pleuré comme une madeleine en terminant ce livre, moi qui ne pleure jamais en lisant, même pas pour Nos étoiles contraires (que j'ai pourtant adoré).
Un heureux croisement entre Intouchables et Love actually, à lire d'urgence si ce n'est pas déjà fait, mon coup de cœur de l'année.
(Pour le film, j'avoue que je n'ose pas le regarder, j'ai peur d'être déçue ou de mourir de déshydratation à trop pleurer. ;) )

dimanche 8 octobre 2017

Octobre: le héros a un handicap ou bien il/elle s'occupe de personnes handicapées, ou alors les animaux sont à l'honneur.

Je ne pouvais pas passer à côté de ce thème, ne pas choisir un livre parlant d'un vétérinaire. Ce livre qui attendait bien au chaud dans ma liseuse depuis sa sortie, le premier du challenge que j'ai choisi, Chaleur de bête et froid de canard - Vies et morts d'une vétérinaire de Dominique Lange, paru en 2017 chez Le Zèbre volant.


— J'arrête d'être vétérinaire.

— Comment ? Mais, après toutes ces années d'études ? Un métier qui gagne autant ? Dont tout le monde rêve ?
— Moi, j'ai fini d'en rêver.
Je ne rêve plus d'avoir froid, d'être réveillée en pleine nuit, de risquer ma vie par bêtise, de ne plus savoir si je dois en rire ou en pleurer.
Je ne rêve plus d'obéir à des réglementations stupides, de pousser les éleveurs au suicide, d'avoir du sang sur les mains, de trahir mon âme d'enfant.
Il fallait dévoiler l'envers du décor, faire sauter le vernis, enfin.
Habitée par tous les regards des animaux que j'ai croisés, j'ai voulu raconter ici sous forme de nouvelles, le tragi-comique de ma vie de véto.
Avec l'espoir un peu fou que leur chaleur de bêtes parviendra à sauver le peu d'humanité qu'il nous reste.

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Que d'émotions à la lecture de ce livre. La plume fluide qui raconte avec simplicité le quotidien de vétérinaire, sans fard, sans fioriture, sans mise en scène pathétique de toutes ces émissions de télé-réalité. Les temps forts, les coups durs, les coups de cœur et les coups de mou. Parce que c'est ça être vétérinaire, être tout le temps tiraillé entre le bonheur intense d'avoir sauvé une vie et la tristesse profonde de n'avoir pas pu empêcher la fin d'une autre. De toujours se demander ce qu'on aurait pu faire de plus.
Ce métier qui fait tant rêver, ce diplôme pour lequel il faut travailler si dur.
L'auteure nous fait découvrir son parcours avec sensibilité, comme une porte qu'on ouvre sur un autre monde, un passage secret par lequel on épie la réalité.
D'un chapitre à l'autre, on pleure, on rit et on fait des rencontres incroyables.
J'ai souvent eu la larme à l’œil à la lecture de ce livre. Pourtant je le connais bien l'envers du décor. Parce que moi aussi je suis vétérinaire. Parce que moi aussi j'ai raccroché mon stéthoscope. Avant que ça parte en vrille.

Septembre: un roman où l'action se déroule dans l'espace ou sur une autre planète.

Voici un thème peu habituel pour moi. Après avoir essayé deux ou trois "romans" bizarres proposés par ma liseuse, je suis tombée sur Un Astronaute en Bohême de Jaroslav Kalfar, publié en 2017 chez Calmann-Lévy.


" La Terre était maintenant un point brillant dans les profondeurs des cieux, un foyer réduit à une unité de ponctuation."
Jakub est un astrophysicien missionné par la République tchèque pour partir dans l’espace analyser un inquiétant nuage qui recouvre Vénus. À la veille de son départ et alors que des hordes de caméras le suivent partout, Jakub n’a qu’une hâte, se retrouver enfin seul. Cependant, au bout de treize semaines de voyage, il apprend par écran interposé que sa femme Lenka le quitte. Esseulé au milieu des étoiles, Jakub est aussitôt pris d’une terrible crise d’identité, qui le conduit à revisiter son passé : son père lié au Parti communiste et jugé bourreau suite à la révolution de Velours, le décès accidentel de ses parents, son départ de Prague pour être élevé par ses grands-parents, puis plus tard, son coup de foudre pour Lenka. Jakub remet soudain tout le sens de sa vie, et de l’humanité entière, en question. Plus Vénus approche, moins il s’en soucie car sa vraie mission devient la reconquête de son épouse, à des années-lumière de lui. Une odyssée époustouflante qui interroge tout autant l’Univers que l’intime.



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Huit mois dans l'espace, c'est long, très long. Jakub est seul avec lui-même et fait le point sur son passé, son présent, son avenir. On plonge avec lui dans ses souvenirs, on découvre ses espoirs et ses craintes, avec toujours ce doute: est-ce vrai? Est-ce faux? Est-il juste en train de sombrer dans la folie? Y a-t-il quelqu'un avec lui dans le vaisseau ou est-ce juste une hallucination comme l'affirme le psychiatre de la mission?
Le monde entier retient son souffle en suivant ses moindres faits et gestes depuis la Terre. Le pays tout entier le considère comme un héros. C'est à la fois un cadeau et un fardeau.
Ce roman pose des questions existentielles: faut-il partir loin pour que son chez-soi nous manque? Faut-il s'éloigner de ceux qu'on aime pour se rendre compte à quel point on les aime? Pourquoi est-on là? A-t-on fait les bons choix? Toutes ces questions que Jakub se pose, nous faisant découvrir sa vie et son pays, la République Tchèque et une page de son histoire, souvent absente de nos livres d'école. Un voyage dans l'espace, le temps et l'intime.
Mais aussi du suspense: va-t-il retrouver sa vie à son retour? Sa femme? Son quotidien? Va-t-il seulement revenir?
Un premier roman surprenant et prenant. Une petite pépite à découvrir.
Et n'oubliez pas: dans l'espace, personne ne vous entend crier.


vendredi 28 juillet 2017

Juillet: sea, sex and sun!

Pour une fois, un livre de ma PAL correspond à un thème. Je vous présente donc L'été où je suis devenue jolie de Jenny Han, paru en 2009.

Depuis qu'elle est enfant, Belly passe tous ses étés dans la maison au bord de la plage. Là, entre les bains de mer et les pichets de thé glacé, la vie est parfaite. Il y a Susannah et ses fils, Conrad l'ombrageux et Jeremiah, si charmant. Et puis l'été de ses seize ans, les choses changent. Susannah sourit un peu moins. Les garçons paraissent plus lointains. Parce qu'il se passe quelque chose dont personne ne parle. Belly aussi a son secret. La vie chavire doucement, pour chacun d'eux. Plus rien ne sera comme avant.

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Nous découvrons donc Belly et ses tracas d'ado. Ses vacances d'étés sont superbes mais dur dur d'être la dernière d'une "fratrie", surtout quand on est une fille. Son grand frère Steven et les deux fils de la meilleure amie de sa mère, Conrad et Jeremiah, ont tendance à se moquer d'elle et à la laisser de côté. Pas facile de s'imposer, surtout quand l'élu de votre cœur vous ignore. Mais cette année, Belly a grandi et les garçons posent un autre regard sur elle. Entre les non-dits et les rivalités, cet été est particulier. Ils sont tous à un tournant de leur vie.
Finalement dans cette histoire, il est bien moins question de romance que du difficile passage de l'enfance à l'âge adulte. Comment faire comprendre aux autres qu'on est plus la gamine qu'on a été, même si cela implique de laisser certaines choses derrière soi, et aussi d'en découvrir de nouvelles. Un roman moins léger qu'il n'y parait.

mardi 11 juillet 2017

Juin: un roman où le héros est père.

Pour ce mois-ci, j'ai demandé conseil au bibliothécaire de ma ville qui m'a recommandé Danny, champion du monde de Roald Dahl, paru en 1972, 1981 pour la traduction française.

Danny et son père sont les plus grands copains du monde et coulent des jours paisibles dans leur petite roulotte. Mais le père de Danny a un secret: le braconnage...

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On ne présente plus Roald Dahl, qui a illuminé mon enfance de ses récits extraordinaires et hilarants. Je pensais avoir fait le tour de son oeuvre, mais j'étais loin du compte (je crois que le bibliothécaire est un grand fan).
Mais si je relis souvent avec plaisir Sacrées Sorcières ou Le Bon Gros Géant, j'avoue que je n'ai pas accroché sur ce coup-là. Je suis passée totalement à côté de l'histoire. L'aspect illégal du braconnage m'a dérangée même si le père de Danny est plus une sorte de Robin des Bois qu'un vrai voleur. Peut-être que cela m'aurait plu si je l'avait lu enfant, mais je doute.
Je trouve Roald Dahl bien meilleur dans le fantastique ou l'humour noir (il a écrit des nouvelles pour adultes excellentes) que dans le réaliste.

mercredi 28 juin 2017

Mai: un roman avec des fleurs sur la couverture ou dans le titre.

Avec un peu (beaucoup) de retard voici ma chronique de mai sur un livre qui a une fleur dans le titre et sur la couverture: La Fleur du Mal de Patrick Bouchet, auto-édité en 2013.

Une jeune femme a été sauvagement assassinée dans son appartement du centre-ville d'Avignon. Le tueur a laissé d'étranges indices sur le corps mutilé de sa victime: du sel et un iris des marais. La Brigade criminelle identifie rapidement deux individus qui sont arrêtés et placés en détention provisoire.
Alors que la capitaine Anna Valentin pensait avoir résolu l'affaire, un mystérieux personnage se faisant appeler Satan Trismégiste lui envoie un e-mail contenant la vidéo du meurtre et un message. L'individu lui donne sept jours pour résoudre l'énigme, après quoi il assassinera une autre personne. La directrice d'enquête va mener une traque sans relâche au cœur de la cité des Papes pour débusquer le tueur alchimiste.

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Il s'agit donc d'un thriller qui démarre sur les chapeaux de roues avec un meurtre particulièrement violent, oeuvre d'un psychopathe. L'enquête mène rapidement à l'arrestation de deux hommes mais on se doute bien que ce ne sont pas les vrais coupables. La véritable traque commence donc en cachette de la hiérarchie puisque, officiellement, l'affaire est classée.
Voici un scénario bien alléchant, qui nous tient en haleine... avant de retomber comme un soufflé!
En effet, on voit bien que l'auteur a fait énormément de recherches pour maîtriser son sujet (notamment le fonctionnement d'une enquête de police) et on salue cet effort. Mais il nous perd avec une accumulation de détails sans intérêt, des abréviations non expliquées, et où des erreurs se sont glissées. En voulant faire bien, il en fait trop.
L'histoire se situe à Avignon et j'apprécie en général quand l'action se passe ailleurs qu'à Paris ou aux Etats-Unis. Mais là encore, trop de détails. L'appellation 'cité des Papes' revient au moins deux fois par page avec description de tous les monuments historiques. Dommage qu'on ne soit pas là pour une visite touristique. Et à chaque fois qu'un personnage va quelque part, on a l'impression de suivre les indications d'un GPS avec tous les noms de rue et les numéros de sortie d'autoroute.
L'auteur cite également les marques de tous les objets utilisés dans son livre. Le téléphone Samsung et la cafetière Senseo et la moto Ducati modèle je sais plus quoi et les lunettes Ray-Ban et les chaussures Machin et le sac Truc... On a l'impression qu'il fait du placement de produits, je trouve ça horripilant.
Les personnages, par contre, sont assez peu détaillés et plutôt lisses. La capitaine Anna Valentin est une énième héroïne devenue flic parce que sa mère a été assassinée quand elle était enfant. Elle vit seule, pratique les sports de combat et voit son boulot comme une vengeance. C'est du déjà vu, archi vu et revu. Je n'ai pas réussi à m'intéresser à elle.
Les motivations du tueur sont assez floues et son mode opératoire est un imbroglio incroyable. Tout est mélangé, de l'alchimie, du catholicisme, de la mythologie grecque, égyptienne... Bref, au final, on n'y comprend rien.
Et c'est dommage parce que ce roman a un début très bien écrit, on est vite happé par l'histoire. Et puis l'enquête piétine, piétine et s'embourbe dans des détours inutiles (Anna finit par aller voir une voyante pour avoir une nouvelle piste!). Je me suis perdue dans cette histoire compliquée, je suis souvent revenue en arrière pour comprendre d'où venait telle ou telle chose et il y a même un suspect important dont je ne sais même pas comment ils l'ont trouvé ni son lien avec l'histoire!
Quand, enfin, on pense avoir l'explication de tout ça et bien non, on a un tueur qui sort de nulle part et qu'on avait aucune raison de soupçonner dans une fin pour le moins téléphonée.
Au final, une grosse déception pour ce roman qui paraissait pourtant prometteur. Si ça n'avait pas été pour le challenge, je pense que je ne serais pas allée jusqu'au bout. Néanmoins, si vous accrochez plus que moins, sachez qu'il y a 3 autres enquêtes avec cette héroïne.

mardi 18 avril 2017

Avril: une histoire qui vous fera rire.

On attaque le printemps avec un livre beaucoup plus léger: Le journal intime de Baby George de Clare Bennett, paru en 2016 chez Autrement.

Mon nom est George, Prince George de Cambridge, mais vous pouvez m'appeler Baby George. Je suis le fils aîné de William et de Kate, l'héritier de la couronne d'Angleterre, le bébé le plus photographié au monde. J'ai décidé de vous dévoiler l'intimité de mon quotidien royal et celui de mon illustre famille.

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Ce livre nous fait suivre le quotidien de la famille royale d'Angleterre vu par George, un an. Il n'y a pas vraiment d'histoire, on suit juste les membres de la famille au jour le jour, de l'arrière-plan des grands événements aux petites anecdotes loufoques. Evidemment, George ne saisit pas tout aux affaires des adultes, ce qui rajoute au comique.
La reine Elisabeth, son mari le Prince Philip et le prince Harry sont plutôt drôles. J'ai trouvé le reste un peu too much. Le prince William est un idiot, le prince Charles parle à ses plantes et Kate est fan de One Direction. Sans parler des 12 000 assistants qui les suivent en permanence dont 5 rien que pour les cheveux de Kate.
Mis à part deux blagues (la moustache de Magnum et Elton John, il faudra lire jusqu'au bout pour les connaitre!), je n'ai pas vraiment ri. Dommage, ça me paraissait prometteur.
Un roman léger, mais pas hilarant, qui a au moins le mérite de détendre les neurones.

samedi 8 avril 2017

Mars: Une héroïne qui a le girl power! Elle n'a pas besoin qu'on la sauve, ce serait même plutôt l'inverse...

... Elle se bat pour une cause, elle est maman hyper active, elle fait un boulot de mec etc. Ou, joker spécial: une femme qui se bat pour ses droits (histoire vraie ou bio par exemple). Parce que le 8 mars il y a la journée mondiale des droits des femmes.

Après avoir zappé le mois de février pour cause de naissance (et en même temps, vous n'avez rien loupé, j'étais partie sur un joker et il n'était pas terrible), je reviens pour le mois de mars (avec un peu de retard) et j'en ai profité pour m'inscrire à la bibliothèque. Elle n'est pas très grande mais on y trouve son bonheur.
Et j'ai choisi de m'attaquer à la biographie de Simone Veil, écrite par Maurice Szafran et parue en 1994.

Issue d'une famille juive française et républicaine, Simone Jacob fait preuve très jeune d'une personnalité que le destin met à l'épreuve lorsque la sauvagerie nazie la conduit, à dix-sept ans, avec sa mère et sa sœur aînée, dans le camp d'extermination d'Auschwitz. Mariée, mère de famille, sa vie publique commence au ministère de la justice, où elle est chargée des prisons. Confrontée aux atrocités de la guerre d'Algérie, elle participe au sauvetage des prisonnières. De la cause des femmes, elle fait ensuite son combat quand, ministre de la République, elle obtient en 1974, la légalisation de l'avortement.
Pourquoi Simone Veil est-elle si populaire? Pourquoi tant de Français se reconnaissent-ils en elle? Retracer le destin tragique et superbe de Simone Veil, c'est avant tout comprendre l'Histoire de ce siècle.

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Qui mieux que Simone Veil pour illustrer ce mois de mars? Elle a sauvé sa sœur d'Auschwitz, elle est une mère hyperactive, elle fait un boulot de mec et elle se bat pour ses droits et ceux des autres. On est bien au-delà du girl power.
Il y a évidemment ce que tout le monde connait de Simone Veil, sa déportation, la légalisation de l'avortement. Mais cette femme, c'est bien plus que la loi Veil. C'est un esprit libre et insoumis. Et dès son plus jeune âge, quand, benjamine d'une famille de quatre enfants, elle est la seule à tenir tête à son père. La seule aussi à remarquer que sa mère est malheureuse d'avoir été contrainte de rester au foyer, sans pouvoir travailler. Elle se jure bien que ça ne lui arrivera pas.
Et puis la guerre arrive, avec son lot de monstruosités. Simone finit par se cacher sous une fausse identité. Mais elle brave l'ennemi, en sortant, en se rendant dans un lieu où l'on connait sa véritable identité. Où? Au lycée, pour passer son bac. Car il est hors de question pour elle de ne pas accéder au savoir. Ce jour-là, elle sera arrêtée, suite à une dénonciation, avec le reste de sa famille. Ils seront tous déportés.
Mais elle reviendra. Et le retour sera terrible. Car là où l'on pense qu'on a touché le bout de l'horreur, la France d'après guerre a décidé de s'arranger avec l'Histoire, en laissant de côté la collaboration (et les juifs) et en ne retenant que la Résistance, comme si tous les Français avaient été résistants. Cette indifférence fait mal mais elle n'empêche pas Simone d'avancer.
Elle s'inscrit à Sciences Po, y poursuit de brillantes études et y rencontre son mari. Après son diplôme, il refuse qu'elle travaille. Au début, elle ne dit rien, mais quelques années plus tard, quand leurs trois enfants ont grandi, elle lui annonce vouloir s'inscrire au barreau. Finalement, elle passe le concours de la magistrature et se retrouve en charge de l'administration pénitencière, où elle restera 10 ans et abattra un boulot monstre. Notamment pendant la guerre d'Algérie, une sombre période mystérieusement absente de nos livres d'histoire au lycée...
Puis arrive l'élection de Giscard et sa nomination au poste de ministre de la Santé. Et on découvre les dessous de cette fameuse loi Veil. On découvre le tour de force de cette femme d'avoir fait accepter cette loi à une assemblée majoritairement de droite, catholique et réactionnaire. Son génie réside dans l'angle d'attaque qu'elle a choisi. Refusant d'entrer dans un débat éthique sur l'embryon, refusant de partir sur le terrain féministe en parlant de liberté de choix, elle met l'Etat face à ses responsabilités, face à ces femmes qui avortent clandestinement et en souffrent et en meurent chaque jour. La France ne peut pas laisser ces femmes dans une situation dramatique. Après trois jours de débats houleux et de propos ignobles, la loi est votée. C'est une avancée phénoménale pour les droits des femmes. L'adoption de cette loi permettra aussi à la loi sur la contraception de 1967 d'être enfin appliquée.
Simone Veil continue brillamment sa carrière politique. Elle est la première femme élue présidente du parlement européen. C'est une femme forte, entêtée, droite dans ses bottes. Elle tient tête aux hommes autour d'elle, elle joue leur jeu, et ils n'aiment pas ça, cette femme qui ne reste pas à "sa place". Jamais, en plusieurs décennies de carrière, ses idées n'ont changé, malgré les multiples retournements politiques autour d'elle. Sa ligne de conduite est inaltérable. Son but est toujours d'aider les autres. Avec elle, morale et politique ne font qu'une. Bien peu peuvent en dire autant.
Elle est la première à dire qu'il ne faut pas que la droite s'allie avec le FN, même pour gagner une élection. Elle insiste sur le fait qu'il faut absolument un débat d'idées pour contrer les idées nauséabondes de l'extrême droite. Et ne pas juste se mettre des œillères. Malheureusement, personne ne l'écoute. C'était il y a plus de 20 ans. Et c'est toujours tristement d'actualité.
Je pense que j'ai une admiration sans bornes pour Simone Veil et tout ce que j'ai appris sur elle dans ce livre n'a fait que renforcer ce sentiment. Il ne faut pas oublier tout ce qu'elle a fait pour nous. Il ne faut pas oublier l'Histoire, le bon comme le mauvais. L'oubli est la première étape avant le recommencement.
Ce livre est absolument passionnant. Je conseille également le téléfilm 'La Loi' diffusé sur France 2 à l'occasion des 40 ans de la loi Veil. Il retrace les 3 jours de débats à l'assemblée nationale et est remarquablement interprété.

lundi 30 janvier 2017

Janvier: une nouvelle ou un manga / comics.

J'ai choisi pour commencer de lire la nouvelle de Baptiste Beaulieu, La Mort est une garce, parue en 2015 chez Arthème Fayard. J'ai beaucoup entendu parler de lui mais c'est la première fois que je le lis.

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C'est une nouvelle très courte (14 pages) sur les réflexions d'un mort à la morgue en attente de son autopsie. Ou plutôt de sa dissection pour permettre aux jeunes étudiants d'apprendre l'anatomie. Mais ce n'est pas n'importe quel mort, puisque ce monsieur a lui-même été médecin. Il sait donc parfaitement ce qui l'attend et c'est avec nostalgie qu'il se remémore les souvenirs de sa première dissection.
Mêlant passé et présent, ce texte nous donne un aperçu de la vie d'un homme, qui se résume finalement à peu de choses une fois que la mort est arrivée. Le ton est pourtant léger et l'humour (noir évidemment) au rendez-vous. Une bonne façon de découvrir la plume de cet auteur.
Attention: l'humour de médecin, c'est spécial! ;)

mercredi 18 janvier 2017

Challenge Un livre, un prince charmant... ou pas! Deuxième édition

Et hop, on est reparti pour un tour avec la deuxième édition (la 2017) du challenge Un livre, un prince charmant... ou pas! proposé par Lire ou dormir, il faut choisir.
Les thèmes sont plus compliqués mais plus intéressants. Il va falloir se creuser les méninges mais ça promet de bonnes lectures en perspective.
A priori, aucun livre de ma PAL ne correspond aux thèmes donc beaucoup de découvertes sont à venir.
Alors on y va, on se lance et on cherche une nouvelle pour le mois de janvier. Et hauts les cœurs!


Bilan du challenge 2016

Et voilà, l'année 2016 s'est écoulée avec son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles et le challenge Un livre, un prince charmant... ou pas! s'est achevé.
C'était ma première participation à un challenge et je ressors contente de cette expérience. J'ai découvert des livres que je n'aurais jamais lus sans cela, avec quelques déceptions et surtout de belles surprises. Lire les chroniques des autres était très intéressant, autant pour avoir un point de vue différent sur le même ouvrage que pour m'avoir donné envie de lire un autre livre du même thème.
Des échanges, des lectures et une PAL qui n'en finit plus de grandir, que du bonheur en somme!