lundi 16 octobre 2017

Harry Potter et l'enfant maudit

Une chronique qui traîne depuis longtemps. Il était temps que je la termine. Voici donc Harry Potter et l'enfant maudit de J.K. Rowling, John Tiffany et Jack Thorne, paru en 2016.


D'après une nouvelle histoire originale de J.K. Rowling, John Tiffany et Jack Thorne, la nouvelle pièce de théâtre de Jack Thorne, "Harry Potter et l'Enfant Maudit" est la huitième histoire de la saga Harry Potter et la première histoire de Harry Potter officiellement destinée à la scène. La première mondiale de la pièce aura lieu à Londres dans un théâtre du West End le 30 juillet 2016.

Être Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus. 

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C'est avec bonheur, et un peu d'appréhension, que j'ai replongé dans l'univers de Harry Potter. J'ai adoré les livres, lus plusieurs fois sans jamais m'en lasser, un peu moins les films, je trouve toujours qu'il manque trop de choses (mais bon il aurait fallu faire des films de 4h sinon). Un peu d'appréhension donc, notamment par rapport au format pièce de théâtre. Mais en fait, ça n'a pas été gênant du tout, on rentre facilement dans l'histoire et il y a suffisamment de descriptions pour ne pas se sentir perdu sans avoir la scène devant les yeux.
Le récit est centré sur Albus, le fils de Harry et Ginny, et son meilleur ami, Scorpius, le fils de Drago Malfoy. Même si la magie est présente partout, les thèmes principaux sont finalement communs aux sorciers et aux moldus: l'adolescence, les difficultés de communications entre les enfants et les parents et le poids du passé familial, qu'il soit bon ou mauvais. Difficile d'être soi-même quand on est le fils de Harry Potter, quand tout le monde s'attend à ce que vous soyez aussi doué que lui, surtout avec un frère et une sœur aînés particulièrement brillants.
Est-ce par provocation ou parce qu'ils ne se sentent pas à leur place qu'Albus et Scorpius se rapprochent? Toujours est-il qu'une profonde amitié naît entre eux et va les emporter dans une série d'aventures incroyables.
L'histoire est un peu tirée par les cheveux, Albus et Scorpius ne sont certes pas mes personnages préférés de la saga, mais j'ai apprécié le retour dans cet univers. Et ce sont finalement tous les petits détails du monde magique et tous ses personnages familiers et leur évolution en tant qu'adultes qui m'ont fait aimé ce livre.
Par contre, les nouveaux personnages secondaires ne sont pas développés, ce qui est normal vu qu'il s'agit d'une pièce de théâtre et non d'un roman, mais j'aurai aimé en savoir plus sur eux, notamment sur James et Lily, les deux premiers enfants de Harry. Deuxième point négatif: Ron est un parfait crétin, qui se laisse vivre et qui ne comprend pas grand chose de ce qui se passe. On sait bien que Ron n'est pas le meilleur des sorciers mais peut-on vraiment croire qu'Hermione s'encombrerait d'un mari aussi boulet, surtout une fois devenue ministre de la magie? Je pense qu'elle a besoin de quelqu'un qui stimule un minimum ses neurones.
A part ça, j'ai passé un très agréable moment de lecture et j'ai adoré revenir dans cet univers. J'aurai bien aimé voir la pièce pour être vraiment dans l'ambiance. Ça doit être... magique.

samedi 14 octobre 2017

Octobre: bis et coup de cœur

Un deuxième livre de ma PAL correspondait au thème et me faisait de l’œil depuis mon étagère et j'ai fini par craquer. Voici donc Avant toi de Jojo Moyes, paru en 2012.

Lou est une fille ordinaire qui mène une vie monotone à souhait. Quand elle se retrouve au chômage, dans ce trou paumé de l’Angleterre dont elle n’est jamais sortie, Lou accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l’accueil glacial qu’il lui réserve, Lou va découvrir en lui un jeune homme exceptionnel, brillant dans les affaires, accro aux sensations fortes et voyageur invétéré. Mais depuis l’accident qui l’a rendu tétraplégique, Will veut mettre fin à ses jours. Lou n’a que quelques mois pour le faire changer d’avis.

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J'ai dévoré ce livre en cinq jours, incapable d'arrêter de tourner les pages, incapable d'aller me coucher avant de tomber de sommeil. Ce qui ne m'était pas arrivé depuis bien longtemps.
Le roman aborde un thème dur, triste mais sans jamais tomber dans le pathos. On s'attache à ces deux personnages qui n'ont rien en commun, si ce n'est du répondant et un humour caustique. Lui, ancien requin de la City et gosse de riches, qui a fait au moins trois fois le tour du monde et elle, fille d'un quartier populaire, qui n'a jamais été plus loin que le bac et le bout de la ville, tous deux originaires de cette même petite ville perdue et touristique. Car c'est pour cela que Lou a décroché le job, pas pour ses compétences d'aide-soignante (absolument inexistantes) mais pour son caractère enjoué et son franc-parler. Pour essayer de sortir Will de sa solitude, de la prison mentale où il s'est replié depuis son accident. Et Lou ne va pas ménager ses efforts pour sortir cet ours mal léché de sa caverne, quitte à commencer par le secouer.
Les personnages secondaires sont également succulents. D'un côté, la famille de Lou avec ses hauts et ses bas, ses parents, notamment son père, qui n'est pas tendre quand il parle d'elle, sa sœur surdouée qui est à la fois indispensable et insupportable, son petit copain qu'on a, avouons-le, envie de gifler dès qu'il ouvre la bouche. La conversation avec son conseiller de l'agence pour l'emploi est juste hilarante.
De l'autre côté la famille de Will, sa mère qui reste digne à tout prix, pour conserver les apparences malgré sa profonde tristesse, son père absent, qui attend juste que ça se termine.
Une galerie de personnages tendres et émouvants et surtout qui ont l'air tellement vrais.
La plume de l'auteur nous embarque dans ce récit drôle, tendre, émouvant, tout à la fois et ne nous lâche pas avant la fin. Et j'ai pleuré comme une madeleine en terminant ce livre, moi qui ne pleure jamais en lisant, même pas pour Nos étoiles contraires (que j'ai pourtant adoré).
Un heureux croisement entre Intouchables et Love actually, à lire d'urgence si ce n'est pas déjà fait, mon coup de cœur de l'année.
(Pour le film, j'avoue que je n'ose pas le regarder, j'ai peur d'être déçue ou de mourir de déshydratation à trop pleurer. ;) )

dimanche 8 octobre 2017

Octobre: le héros a un handicap ou bien il/elle s'occupe de personnes handicapées, ou alors les animaux sont à l'honneur.

Je ne pouvais pas passer à côté de ce thème, ne pas choisir un livre parlant d'un vétérinaire. Ce livre qui attendait bien au chaud dans ma liseuse depuis sa sortie, le premier du challenge que j'ai choisi, Chaleur de bête et froid de canard - Vies et morts d'une vétérinaire de Dominique Lange, paru en 2017 chez Le Zèbre volant.


— J'arrête d'être vétérinaire.

— Comment ? Mais, après toutes ces années d'études ? Un métier qui gagne autant ? Dont tout le monde rêve ?
— Moi, j'ai fini d'en rêver.
Je ne rêve plus d'avoir froid, d'être réveillée en pleine nuit, de risquer ma vie par bêtise, de ne plus savoir si je dois en rire ou en pleurer.
Je ne rêve plus d'obéir à des réglementations stupides, de pousser les éleveurs au suicide, d'avoir du sang sur les mains, de trahir mon âme d'enfant.
Il fallait dévoiler l'envers du décor, faire sauter le vernis, enfin.
Habitée par tous les regards des animaux que j'ai croisés, j'ai voulu raconter ici sous forme de nouvelles, le tragi-comique de ma vie de véto.
Avec l'espoir un peu fou que leur chaleur de bêtes parviendra à sauver le peu d'humanité qu'il nous reste.

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Que d'émotions à la lecture de ce livre. La plume fluide qui raconte avec simplicité le quotidien de vétérinaire, sans fard, sans fioriture, sans mise en scène pathétique de toutes ces émissions de télé-réalité. Les temps forts, les coups durs, les coups de cœur et les coups de mou. Parce que c'est ça être vétérinaire, être tout le temps tiraillé entre le bonheur intense d'avoir sauvé une vie et la tristesse profonde de n'avoir pas pu empêcher la fin d'une autre. De toujours se demander ce qu'on aurait pu faire de plus.
Ce métier qui fait tant rêver, ce diplôme pour lequel il faut travailler si dur.
L'auteure nous fait découvrir son parcours avec sensibilité, comme une porte qu'on ouvre sur un autre monde, un passage secret par lequel on épie la réalité.
D'un chapitre à l'autre, on pleure, on rit et on fait des rencontres incroyables.
J'ai souvent eu la larme à l’œil à la lecture de ce livre. Pourtant je le connais bien l'envers du décor. Parce que moi aussi je suis vétérinaire. Parce que moi aussi j'ai raccroché mon stéthoscope. Avant que ça parte en vrille.

Septembre: un roman où l'action se déroule dans l'espace ou sur une autre planète.

Voici un thème peu habituel pour moi. Après avoir essayé deux ou trois "romans" bizarres proposés par ma liseuse, je suis tombée sur Un Astronaute en Bohême de Jaroslav Kalfar, publié en 2017 chez Calmann-Lévy.


" La Terre était maintenant un point brillant dans les profondeurs des cieux, un foyer réduit à une unité de ponctuation."
Jakub est un astrophysicien missionné par la République tchèque pour partir dans l’espace analyser un inquiétant nuage qui recouvre Vénus. À la veille de son départ et alors que des hordes de caméras le suivent partout, Jakub n’a qu’une hâte, se retrouver enfin seul. Cependant, au bout de treize semaines de voyage, il apprend par écran interposé que sa femme Lenka le quitte. Esseulé au milieu des étoiles, Jakub est aussitôt pris d’une terrible crise d’identité, qui le conduit à revisiter son passé : son père lié au Parti communiste et jugé bourreau suite à la révolution de Velours, le décès accidentel de ses parents, son départ de Prague pour être élevé par ses grands-parents, puis plus tard, son coup de foudre pour Lenka. Jakub remet soudain tout le sens de sa vie, et de l’humanité entière, en question. Plus Vénus approche, moins il s’en soucie car sa vraie mission devient la reconquête de son épouse, à des années-lumière de lui. Une odyssée époustouflante qui interroge tout autant l’Univers que l’intime.



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Huit mois dans l'espace, c'est long, très long. Jakub est seul avec lui-même et fait le point sur son passé, son présent, son avenir. On plonge avec lui dans ses souvenirs, on découvre ses espoirs et ses craintes, avec toujours ce doute: est-ce vrai? Est-ce faux? Est-il juste en train de sombrer dans la folie? Y a-t-il quelqu'un avec lui dans le vaisseau ou est-ce juste une hallucination comme l'affirme le psychiatre de la mission?
Le monde entier retient son souffle en suivant ses moindres faits et gestes depuis la Terre. Le pays tout entier le considère comme un héros. C'est à la fois un cadeau et un fardeau.
Ce roman pose des questions existentielles: faut-il partir loin pour que son chez-soi nous manque? Faut-il s'éloigner de ceux qu'on aime pour se rendre compte à quel point on les aime? Pourquoi est-on là? A-t-on fait les bons choix? Toutes ces questions que Jakub se pose, nous faisant découvrir sa vie et son pays, la République Tchèque et une page de son histoire, souvent absente de nos livres d'école. Un voyage dans l'espace, le temps et l'intime.
Mais aussi du suspense: va-t-il retrouver sa vie à son retour? Sa femme? Son quotidien? Va-t-il seulement revenir?
Un premier roman surprenant et prenant. Une petite pépite à découvrir.
Et n'oubliez pas: dans l'espace, personne ne vous entend crier.